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THE DINNER

Un film de Oren Moverman

Une adaptation pesante du roman signé Herman Koch

Alors qu’ils sortent d’une soirée complètement bourrés, trois jeunes s’en prennent à un SDF dans le hall d’un distributeur bancaire, déclenchant au passage un incendie. Leurs parents respectifs, réunis pour un dîner dans un restaurant des plus chics, apprennent la nouvelle et vont devoir décider de l’attitude à tenir…

"The Dinner" est moins un remake du film italien de 2015, "Nos enfants", qu'une nouvelle adaptation du roman éponyme d’Herman Koch, publié en 2009. Chapitré par plat, du menu de ce dîner, réunissant deux frères totalement opposés dans leur conception de la vie (l’un raisonne en lobbies et concoure pour un poste au Congrès américain, l’autre affiche son altruisme et enseigne en école publique), le film part d’un fait divers sordide pour traiter à la fois d’amour parental, d’éducation, de responsabilité et d’honnêteté.

Porté par un casting remarquable, montrant toute l'étendue de jeu d'une Laura Linney distillant mystère et ambiguïté, et confirmant le don de Steve Coogan pour les tirades complexes (voire ici plutôt compliquées), le scénario s'enlise malheureusement dans de lourds questionnements sur les relations entre vie politique et vie privée. Quand il n'essaye pas de monter pompeusement un parallèle entre ce que vit l'un des pères (l'historien) et la bataille de Gettysburg.

Illustrant de manière fort incongrue la bataille en question au beau milieu du film, par un montage usant de photos, documents, et divers filtres de couleur, l'auteur de l’efficace "The Messenger" perd le spectateur en route par son imbroglio de messages et de rebondissements. Jusqu'à la dernière scène, qui frôle tout bonnement le ridicule, évacuant la question raciale d'un revers de main, alors qu'on l'attendait comme potentielle source de développement. Regrettable.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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