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DES TRÉSORS PLEIN MA POCHE

Un recueil plein de bienveillance

Un recueil de six courts métrages d’animation mettant en avant la complicité et l’entraide entre personnages aux différences marquées : une vieille dame et une araignée, un dragon et une princesse, une baleine et un nuage…

" Le Petit Bonhomme de poche " ouvre le bal avec une animation à base de papier découpé et articulé, sur fond de décors crayonnés. Une évocation poétique de la différence, filmée à hauteur d'un tout petit homme vivant dans une valise (on ne voit que les pieds des passants), avant d'être emporté par les eaux. Les idées surprenantes ne manquent pas, pas plus que la poésie (ici une banane devient une pieuvre, une chaussure devient une baleine...) alors que le récit prône l'entraide. Le deuxième court métrage, " Toile d'araignée ", est fait uniquement de traits noirs, de pointillés et de quelques taches, emportés dans un mouvement parfaitement maîtrisé. Histoire d'une araignée avalée par l’aspirateur d’une vieille dame et qui n'a plus qu'une patte, elle finit aussi sur une note de complicité.

On enchaîne avec le film le plus à part du recueil : " Le Dragon et la Musique ". Avec des décors en couleurs aux crayons et pastels, et des personnages aux teintes unies sans relief, il conte comment un dragon attiré par la musique est repoussé par l'armée tout en devenant ami avec une petite princesse. Une histoire de différence au charme renforcé par la bouille de la bestiole. " À tire d'ailes" raconte quant à lui l'histoire d'un coq et une poule ayant cinq enfants, dont une fille qui ne cesse de poser des questions. S'interrogeant notamment sur « comment voler », elle va finir par y arriver, de manière inattendue. Avant-dernier segment, " Le Nuage et la Baleine " bénéficie d'une jolie histoire de sauvetage d'une baleine échouée. Tout en complicité, le film s'approche de l'esquisse avec une animation à base de peinture à grands traits.

" La Luge " clôt ce recueil de manière assez charmante, en mettant un petit écureuil rouge face à des collines de plus en plus grandes (à descendre en luge) et à des oiseaux moqueurs. Utilisant trois couleurs (le bleu, le blanc et le rouge), le film joue sur la répétition au travers d'un scénario très lisible. Globalement, ce programme très cohérent est sous-tendu par la thématique de l'entraide. Il fait la part belle aux animaux, pointant les comportements de chacun face à la différence, tout en mettant en avant la naissance possible d'amitiés (même avec les humains), tout comme la possibilité de réparer ses erreurs. Un recueil plein de bienveillance.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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