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DES GENS QUI S'EMBRASSENT

Un film de Danièle Thompson

Des spectateurs qui s'ennuient !

Roni et Zef sont deux frères que tout oppose : le premier est un homme d’affaire bling-bling, amoureux de Frank Sinatra, qui ne rechigne devant aucune dépense, le second est un violoniste renommé, très respectueux de la religion, exilé à New-York. Et alors que la famille s’apprête à fêter l’évènement branchouillet du mariage de la fille de Roni, un drame va toucher Zef. Le début de nombreux règlements de compte et chamailleries…

Certaines mauvaises langues diront que Danièle Thompson est bien meilleure scénariste que réalisatrice, et qu’elle devrait, du même coup, délaisser l’objectif pour se concentrer sur sa plume. Sans rentrer dans la polémique, ce dernier métrage de la cinéaste risque d’en conforter plus d’un dans leurs aprioris négatifs, mais pire, le scénario (co-écrit avec son fils Christopher) est également extrêmement décevant. Comme à son habitude, le pitch se construit autour d’un film choral, à savoir une chronique familiale opposant deux frères qui ont pris des chemins différents. L’un a fait fructifier l’entreprise familiale et vit désormais dans le luxe et l’opulence, l’autre préfère le violon et la simplicité. Malheureusement pour eux, leurs filles s’adorent, ce qui les a obligés à garder contact durant toutes ces années. Et alors que le mariage fastueux de Melita, la fille de Roni, se prépare, toute la famille va se retrouver autour d’un drame qui vient gâcher la fête.

Le seul problème est que l’humour ne viendra jamais se joindre aux festivités, malgré tous les efforts des comédiens. Les situations s’enchaînent sur un rythme paresseux, les gags ne parviennent jamais à faire mouche, finissant par agacer à cause de leur futilité et niaiserie, et les longueurs ne cessent de s’accumuler. Les incohérences se multiplient dans une overdose de clichés et de répliques caricaturales. En voulant placer ses protagonistes aux quatre coins du monde, Danièle Thompson semble s’être perdue en chemin, le jetlag lui ayant fait perdre son sens du verbe. Pourtant, les acteurs ne lésinent pas sur les efforts, mais rien n’y fait, aucun enthousiasme ne transparaît à l’écran. Seuls Ivry Gitlis, véritable surprise du film qui, du haut de ses 90 ans, est le seul, paradoxalement, à souffler un vent de fraîcheur, et Lou de Laâge, aperçue dans "Jappeloup", qui brille une nouvelle fois et à qui semble promise à une brillante carrière, tirent leur épingle du jeu. Sans eux, il ne resterait pas grand-chose à conserver de cette comédie nanardesque…

Si la conclusion de l’histoire sauve l’équipe du naufrage, notamment parce qu’elle constitue le seul moment de surprise de cette intrigue redondante, Danièle Thompson a bel et bien raté cet énième film choral. Même les plus férus de comédie romantique seront chagrinés par le manque de justesse de celle-ci. Jamais touchant, rarement drôle, le scénario paresseux des "Gens qui s’embrassent" empêche de créer une quelconque émotion, seuls les acteurs semblent s’être amusés – c’est déjà ça, mais on aurait bien aimé partager cette jubilation avec eux. Nous, pauvres spectateurs, nous devrons nous contenter du résultat décevant, presque attristant.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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