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LE DERNIER COUP DE MARTEAU

Un film de Alix Delaporte

Entre disparition d'une mère et réapparition d'un père : un beau portrait d’adolescent

Victor, un adolescent de 13 ans vit avec sa mère dans un mobile-home en bord de mer. Ayant appris que son père,Samuel Ravinsky, chef d’orchestre renommé, a accepté de diriger la formation de Montpellier, il tente de l’approcher. Mais le contact avec cet homme qui dit « n’avoir pas d’enfant », n’est pas facile…

Alix Delaporte avait surpris son monde il y a quatre ans avec son premier long-métrage, "Angèle et Tony", impressionnant par sa direction d'acteurs. Reprenant ici les deux mêmes interprètes principaux, Clotilde Hesme, en mère fragile mais fière, contrainte de quitter son lieu de vie pour retourner en famille, et Grégory Gadebois, en chef d'orchestre solitaire et hautain, peu enclin à communiquer avec celui qu'il se découvre comme fils. Étant passée à l'occaison de la Semaine de la critique de Venise en 2010 à la Compétition en 2014, l'auteure a non seulement prouvé la persistance de son talent, mais aussi révélé au passage le jeune Romain Paul, reparti de la Mostra 2014 avec le prix de la révélation.

Avec un scénario tout en sensibilité, forgé par des personnages à l'épaisseur palpable, « Le dernier coup de marteau » aborde aussi bien la difficulté pour l'adolescent de trouver sa place dans le monde qui l'entoure, mais aussi la peur du changement, l'attachement à l'autre, le besoin de partage et de complicité, ou encore la nécessité d'être persévérant, voire de ne pas abandonner. En jouant sur de petits détails ou des gestes infimes, Alix Delaporte fait naître une émotion, qui une fois installée à bien du mal à vous quitter.

Romain Paul impressionne, jouant le mélange de détermination et de calme apparent, tentant d'appréhender les réactions de deux adultes ayant chacun leur passé et leurs préoccupations. Quant au duo Clotilde Hesme / Gregory Gadebois, il donne corps à un ex-couple, lui obnubilé par son travail et les exigences qu'il impose aux autres, elle, diminuée par une maladie qu'elle tente de prendre en compte dans l'organisation de ses journées. Abordant en douceur le thème de la transmission, le film s'avère aussi émouvant que juste, stimulant une joie discrète, un goût de la vie et du partage, tout autant qu'il évoque avec la légende musicale attachée au titre lui même (qu'on explicitera pas ici).la possibilité de choisir son destin. Tout juste bouleversant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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