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LE COÛT DE LA VIE

Un film de Philippe Le Guay

Les rapports de chacun à la dépense : bien vu

Une héritière (Le Besco), qui refuse de toucher à son pactole, se fait engager comme serveuse dans un bouchon lyonnais, que le patron (Lindon) semble mettre en danger, par ses dépenses inconsidérées. A une des tables, deux employés de bureaux, sont bien décidés à obliger leur collègue (Luchini), plein aux as, à pour une fois, payer la note…

Les rapports à l'argent diffèrent forcément d'un individu à l'autre. Du radin (Luchini), au dépensier (Lindon), en passant par la singulière héritière (Le Besco), ou l'oncle lubrique (Rich), Le Guay passe en revu, de manière non exhaustive, la façon que chacun a de le dépenser. Car ici, aucun (sauf peut-être l'ouvrière) n'a de problème d'argent, chacun gagnant sa vie. Et c'est la limite intelligente que le réalisateur s'est posé, évitant ainsi le catalogue de situations.

Si cette donnée pourtant abstraite qu'est l'argent, cristallise désir, pouvoir et peur, elle constitue bien le personnage central de ce film choral, où les personnages dialogues à son travers, sur des modes différents. Ici, chacun d'entre eux semble avoir conscience du pouvoir qui réside en ces billets souvent verts, hormis peut-être Luchini, qui y met plus une valeur de possession. Aucun des personnages n'est ici jugé, laissant libre court à ses diverses pulsions, dont les plus réussies sont à mettre au compte d'un Fabrice Luchini étonnamment calme et d'une Isild Le Besco, maladroite à souhait, en héritière débonnaire, , qui joue à la serveuse.

Un film drôle et grave à la fois, dans lequel le spectateur reconnaîtra ses propres pulsions vis à vis d'un argent qui n'achète pas tout, mais participe au bonheur.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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