LE CLAN

Un film de Gaël Morel

Des relations fraternelles très confuses, le film s'en ressent

Trois frères, trois tempéraments, trois vies qui se croisent. Le premier, Christophe (Stéphane Rideau), sort de prison. Le second, Marc (Nicolas Cazalé), tente de trouver ses marques, entre une mère absente et un père désœuvré. Olivier (Thomas Dumerchez), le plus jeune, regarde naître autour de lui un monde auquel il n'appartient pas…

Trois frères et trois chapitres pour chacun d'eux. Le premier volet nous présente Marc, le cadet. Dans la vie, on ne sait pas trop ce qu'il fait. Il traîne avec ses copains, il lave sa chienne, il fume. Il semble taillé dans le roc, méprisant et méprisable. Christophe, lui, a déjà connu les galères et aujourd'hui, il veut s'en sortir, même si cela signifie qu'il doive mettre ses idéaux de jeunesse de côté. Et Olivier… Le petit jeune, celui dont l'avenir se trace à chaque instant, il tente des chemins. On verra bien…

Après « Les Chemins de l'Oued », sorti en avril 2003, on en attendait un peu plus de la part de Gaël Morel ( Les roseaux sauvages, A toute vitesse !). Lui qui avait ébloui par les couleurs, les lumières, les sensations, perd un peu de souffle ici. La mise en scène est sympathique et les acteurs, certes formidables, semblent peiner à trouver leurs marques dans des rôles de mecs un peu trop durs, un peu trop fous. On s'étonne de voir les trois frères nus, allongés les uns sur les autres, en train de dormir. Œdipe est dans les parages, sans aucun doute.

Après tout, Gaël Morel ne raconte peut-être que l'histoire d'une famille normale. La mère est morte, le père a jeté l'éponge, les fils sont devenus les rois avant même d'avoir eu la carrure nécessaire. « Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ? », demande le père à Christophe qui lui reproche de ne pas savoir où est Olivier. La famille est disséquée, sans voyeurisme mais à l'aide de petites touches, pour finalement donner le portrait de trois grands hommes. Un film cru mais intelligent sur les relations familiales, pas toujours simples.

Lucie AnthouardEnvoyer un message au rédacteur

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