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LE CINQUIÈME POUVOIR

Un film de Bill Condon

Très petit biopic pour très gros scandale !

Tout le monde connaît WikiLeaks, ce site qui a révélé de nombreuses informations confidentielles et secrètes, mettant ainsi un grand coup de pied dans la fourmilière de la diplomatie internationale. Derrière cette structure, se cache un personnage charismatique, Julian Assange, que le monde a découvert lorsque le scandale a éclaté. Le film revient sur son histoire…

Le Cinéma aime s’emparer des sujets d’actualités, d’autant plus lorsqu’il s’agit de scandales politiques. On ne compte ainsi plus le nombre de films qui évoquent plus ou moins frontalement le Watergate. Et lorsqu’un site internet, alors peu connu du grand public, s’est mis à dévoiler un nombre impressionnant de secrets militaires et d’informations confidentielles sur les grands de notre monde, il était sûr que le Cinéma ne tarderait pas à reconstituer cette épopée 2.0.

Ce premier projet sur l’affaire WikiLeaks prend la forme d’un biopic sur le controversé et charismatique Julian Assange, devenu du jour au lendemain une star internationale, le symbole de la démocratie et de la liberté totale de l’expression. Au fur et à mesure que les autorités américaines cherchaient à le capturer, son aura auprès du public ne faisait que grandir. Et pour interpréter le cybermilitant australien, le choix de Benedict Cumberbatch (la série "Sherlock", "Star Trek Into Darkness") nous promettait de belles séquences.

Malheureusement, le long-métrage ne fera que décevoir toutes nos espérances, celui-ci ne trouvant jamais le rythme et le ton adéquats pour nous plonger dans les méandres de cette affaire. À l’exception de la ressemblance physique édifiante avec le vrai Julian Assange, tout le reste du film n’est pas loin d’être une grande mascarade. Pourtant, la matière première pour un grand biopic était plus qu’abondante, avec ce personnage sulfureux, incarnation de la liberté d’expression pour les uns, décrié par d’autres pour son absence d’éthique journalistique, et tout un univers clandestin à explorer.

À travers la relation entre le protagoniste principal et Daniel Domscheit-Berg, c’est toute cette saga politico-journalistique qui nous est racontée d’une manière caricaturale frisant le ridicule. Le réalisateur se borne alors à évoquer toutes les révélations faites par le site de manière superficielle, sans apporter aucun point de vue, les failles scénaristiques étant renforcées par une mise en scène obsolète affligeante. Effleurant à peine les grands enjeux que devait questionner le métrage, comme le nouveau rôle des médias, les abus de la surveillance ou encore la révolte de la société civile, c’est un vaste sentiment d’insatisfaction et de frustration qui gagne le spectateur.

Pour combler le manque d’ambition sur le fond, toutes les tentatives visuelles sont ratées et finissent par nous offrir un thriller mou et sans intérêt. Dressant un portrait stéréotypé, en particulier lorsqu’il s’intéresse à la jeunesse des protagonistes, "Le Cinquième pouvoir" ne parvient jamais à atteindre le niveau qu’aurait mérité une œuvre d’une telle envergure. Champs/contre-champs trop fréquents, personnages secondaires bâclés, et effets de styles sont autant d’éléments qui caractérisent l’échec de l’ensemble. Mais pire, le film prend les spectateurs pour des cons en nous proposant des explications dignes d’enfants de six ans au lieu de véritables analyses. Plus que rageant !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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