CET ÉTÉ-LÀ

Un film de Nat Faxon, Jim Rash

Un feel-good movie qui remplit parfaitement son contrat !

Duncan est un jeune adolescent introverti et solitaire. Et l’été qui s’annonce ne devrait pas changer grand-chose, celui-ci se trouvant obligé de partir avec Maman, Beau-papa, et sa demi-sœur au cœur du Massachusetts. Et il est peu dire que le courant a du mal à passer avec ces nouveaux venus dans la famille. Mais alors que tout annonçait un été morose et maussade, sa rencontre avec le directeur d’un parc de loisirs va bouleverser son été, et peut-être même sa vie…

Les noms de Jim Rash et Nat Faxon ne vous disent probablement rien, pourtant ils ont obtenu un Oscar en 2012 pour le scénario du bouleversant "The Descendants", qui voyait Papa George Clooney multiplier les tentatives pour essayer de retrouver l’amant de sa femme, tout en devant gérer deux adolescentes. Cette-fois, les deux acolytes passent derrière la caméra pour nous offrir ce teen-movie pop fortement rafraichissant. Duncan, adolescent solitaire, n’aime pas trop le contact des autres ; il préfère largement se renfermer dans le petit monde qu’il s’est créé. Bloqué entre sa mère, son beau-père et sa demi-sœur, l’été qui s’annonce ne devrait pas grand-chose à ce postulat. « Mais ça, c’était avant » ! Car sa rencontre avec Owen, le directeur haut en couleur du parc de jeux aquatiques du coin, va complètement transformer son été.

Archétype du feel-good movie, "Cet été-là" n’a pas la prétention de révolutionner le genre, mais il n’en demeure pas moins très réussi. Tous les ingrédients sont réunis pour que la sauce soit des plus savoureuses. On retrouve ainsi l’ado perdu, la mère dépassée, le beau-père autoritaire, la voisine mignonne, et on voit très rapidement comment les pièces de ce puzzle vont s’agencer pour que notre adolescent introverti se mue en véritable homme. Pour autant, il n’empêche que ce métrage jouit d’une grande originalité, en particulier grâce à un travail remarquable sur l’écriture des personnages, le scénario bénéficiant d’une justesse et d’un charme assez incroyables. Car il faut bien reconnaître qu’il est fortement difficile de ne pas s’éprendre pour les différents protagonistes, de ne pas être touché par cette tendresse ravageuse…

Mais outre susciter notre empathie, le film nous livre un nombre important de saynètes comiques, où les gags s’enchaînent sur un rythme soutenu et les blagues fusent. Si les ressorts humoristiques fonctionnent aussi bien, c’est qu’ils reposent, en très grande partie, sur le rôle totalement déjanté de Sam Rockwell. En interprétant un directeur de parc de loisirs complètement barré, éternel enfant dont le seul leitmotiv est le fun, l’acteur en roue libre nous offre un grand numéro. Et dès que son show commence, nos zygomatiques s’en donnent à cœur joie, les répliques cultes ne se comptant même plus.

Mais en plus de remplir le contrat de la comédie, le métrage ne flanche pas dès qu’il cherche à s’inscrire dans le drame. Bien au contraire, les moments plus sérieux sont à la hauteur du reste, et ne font, finalement, que renforcer notre bonne impression sur cette première réalisation. Bien évidemment, quelques clichés inhérents au genre persistent et quelques scènes attendues refroidissent un peu notre engouement, mais l’énergie communicative de l’ensemble nous fait oublier ces quelques errances. Et si l’émotion de ce récit initiatique n’est pas transcendante, on ressort de la salle avec la patate et le sourire, ce qui, nous, nous suffit très largement !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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