Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

CAMPING À LA FERME

Un film de Jean-Pierre Sinapi

Un peu de fraîcheur venue de la banlieue

Six jeunes en difficulté, issus de la banlieue parisienne, débarquent dans la campagne lyonnaise, escortés par leur éducateur. Ils doivent montrer leur bonne volonté en effectuant des Travaux d’Intérêts Généraux (TIG). Ces adolescents vont bouleverser la vie paisible des habitants du village…

Loin de la caricature, Sinapi signe un joli film, sur un scénario d’Azouz Begag. Un film authentique, qui aborde le thème de l’intégration avec simplicité et intelligence, évitant par là les clichés attendus sur ce type de sujet (ce que laisse craindre, malheureusement, l’affiche du film).

L’intégration forcée, au début du film, des jeunes de banlieue parisienne, dans un village du Beaujolais, évolue petit à petit vers un échange enrichissant entre jeunes et villageois. Le film fait notamment un parallèle assez pertinent entre la vie en ville et la vie à la campagne, et entre la précarité de la vie des paysans et celle des jeunes, qui fait sourire tout en amenant à la fois une certaine réflexion.

Parlons justement de ces jeunes, car comme le souligne lui-même Sinapi, le casting fut la clé de voûte du film. Et en effet, les jeunes (tous amateurs) ne tombent jamais dans leur propre caricature et visent juste. Ils sont tous très bons dans des rôles qui leur collent à la peau. Quant à Roschdy Zem, il est parfaitement crédible et attachant en éducateur, lui même sorti de la galère, séduisant du regard, chaque femme qu’il approche. A noter également des seconds rôles excellents, du flippant Dominique Pinon au touchant Jean-François Stévenin, sans oublier Michaël Masclet, magnifique dans le rôle très symbolique du petit Léo.

Bien sûr, Sinapi n’évite pas certains écueils. A vouloir parler de tout, certaines scènes arrivent comme « un cheveu sur la soupe », et n’apportent rien à l’histoire, notamment la partie traitant (trop rapidement) de la place de la jeune femme dans la banlieue ou de l’homosexualité. Reste un film touchant par son authenticité, ce qui n’est déjà pas si mal !

Stéphanie PalisseEnvoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire