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LES BOXTROLLS

Techniquement impressionnant, mais faiblard côté intrigue

Dans la ville de CheeseBridge, de mystérieuses créatures sortent la nuit pour récupérer des pièces de ferraille. Tous les habitants se barricades chez eux, se remémorant la disparition d'un bébé dénommé Oeuf, commémorée chaque année. Maintenant la population dans la peur, les dirigeants décident d'engager le dératiseur Archibald Trappenard, qui en l'échange de l'extermination du dernier des trolls, se voit promettre un chapeau blanc, symbole de pouvoir...

Il faut d'emblée reconnaître la qualité du travail d'animation effectué sur "Les BoxTrolls", dont la richesse et le détail des décors impressionnent dès les premiers plans. Les réalisateurs se sont d'ail-leurs amusés, au générique de fin, à introduire un commentaire d'un des personnages, s'interrogeant sur la possibilité d'un monde plus vaste, dans lequel tous leurs gestes seraient contrôlés par des créatures de plus grande taille. Cela permet d’enchaîner sur un clin d’œil au travail d'animateur, en montrant l'un d'eux, en accéléré, en train de modifier les positions des figurines

Le film est en effet réalisé en stop motion, technique d'animation image par image, à partir de marionnettes, et non en image de synthèse. Malheureusement, comme pour la précédente production du studio Laïka ("L'Étrange pouvoir de Norman"), également à l'origine de l'enchanteur "Coraline", si l'animation fait mouche (les scènes d'empilement des « boxes » - boîtes-, leur manière de faire la chaîne pour franchir les obstacles...), c'est du côté du scénario que le bat blesse. Convoquant le "Livre de la Jungle" dans sa structure (ayant recueilli et élevé parmi eux un bébé humain, celui-ci découvre, une fois adolescent, l'existence de créatures semblables...), l'histoire peine à trou-ver des rebondissements.

Graphiquement, la ville, aux allures médiévales et perchée sur un pic rocheux lui-même en forme de chapeau, est plutôt réussie, mais les décors de l'antre des BoxTrolls ou les mécaniques développées (une menaçante machine façon aspirateur qui fait penser à l'univers de "Wallace et Gromit"...) fourmillent de détails plus envahissants que séduisants. Globalement les personnages secondaires peinent à exister (la petite fille du maire, rouquine indépendante...) tout comme les figures de méchants (une sorte d'inquiétant Monsieur Loyal...). Et au final l'histoire tente une parabole sur la richesse et le pouvoir (ici représentés par la possession d'un chapeau blanc, ou l'accès à des montagnes de fromages puants...), sans réellement donner envie de se joindre à l'aventure.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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