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BON A TIRER (B.A.T.)

Un film de Bobby Farrelly

Maris à tout prix !

Rick et Fred, deux hommes mariés complètement obsédés par le sexe et par leur vie pré-maritale, se voient offrir par leurs épouses un « bon à tirer » : une semaine sans aucune restriction, en célibataires, où toutes leurs folies et leurs fantasmes seront réalisables… si ils en sont encore capables...

De retour sur les grands écrans après une période bien creuse, les frères Farrelly ont ils toujours leur « mojo », leur « petit truc » qui leur donnait une longueur d’avance sur les autres comédies américaines à l’époque de « Dumb and Dumber » ou encore du tout aussi excellent que sous estimé « Fou d’Irène » ?

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis que les deux frangins ont cessé de tourner avec leur frontman d’exception Jim Carrey. Depuis il faut bien avouer que la comédie américaine (et mondiale) a subit la tornade Jude Apatow (« 40 ans toujours puceau ») et son poulain Adam McKay (auteur du génialissime « Frangins malgré eux »), ainsi que dans une moindre mesure qualitative, mais avec un succès public retentissant, de Todd Phillips (« Very Bad Trip »). Force est de constater que les frangins n’ont, d’une part, pas changé leur style (humour scato, numéros de machos débiles…) et, surtout, y croient encore terriblement. Un peu comme les personnages de leur nouveau métrage.

Rick (Owen Wilson) et Fred (Jason Sudeijis) sont les deux représentants typiques des trentenaires mariés, pensant qu’ils peuvent encore séduire toutes les filles qu’ils veulent, comme dans leur jeunesse (en admettant déjà que ce fut le cas à l’époque), mais que le mariage est là pour les en empêcher, pour les brider. Leurs femmes leur laissent donc la possibilité de faire ce qu’ils veulent pendant une semaine, afin de leur prouver, que leur jeunesse est peut être loin derrière eux. Cela constitue un parallèle intéressant finalement avec la filmo des frères Farrelly.

Usant de répliques toujours aussi efficaces, de leur humour sacto légendaire et de personnages secondaires psychotiques et ridicules (mention spéciale à Richard Jenkins, qui, en vieux sage expert de la drague, vaut à lui seul la place de ciné), d’effets visuels à la « L’amour extra large » et de gags surprenants (dont un spécialement dédié aux fans de la série « Law & Order » / « New York Section Criminelle »… une série pour les trentenaires), les Farrelly vont s’acharner, et ce avec hargne mais avec une grande justesse, sur nos héros. Nos deux aventuriers de la drague vont vraiment subir le poids des années.

Ce n’est pas facile de draguer, voire même de sortir, passé un certain âge. Ce n’est pas évident d’être encore à la mode (il faut voir Owen Wilson avec son T-shirt « Born In The USA » et ses vieilles répliques ringardes). Tout comme ce n’est pas facile de nous faire rire sans avoir de limites. C’est la que le film perd en efficacité (et gagne en morale). Alors que le portrait de nos (américains) trentenaires de la classe moyenne est à la fois réaliste et drôle, le fait de montrer que les femmes ne sont pas moins pires que nous et de prôner les valeurs hautement seines du mariage et de l’amour, donne un effet de contrecoup qui nous envoie en pleine figure un message bon enfant et plein de bonnes valeurs. Comme quoi, les premiers à avoir pris un coup de vieux, sont peut être les deux frangins Farrelly.

Porté par ses stars du petit écran (Sudeikis vient de « 30 Rock », Fischer de « The Office » et on ne présente plus Christina « Mariés, 2 enfants » Applegate), « BAT – Bon à tirer » n’en demeure pas moins une comédie bien au dessus de la moyenne. On en redemande et on a hâte que les frères Farrelly reviennent en pleine forme et retrouvent le succès de « Marie à tout prix ».

François ReyEnvoyer un message au rédacteur

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