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BERNADETTE

Un film de Léa Domenach

Une comédie réjouissante et plutôt malicieuse

Lorsque Jacques Chirac est élu président de la République en 1995, son épouse, Bernadette, se retrouve quelque peu mise à l’écart, au profit de sa fille Claude, fidèle collaboratrice de son père. Jugée globalement ringarde, avec son tailleur couleur « barbe à papa » et son allure guindée, elle est reléguée à l’organisation de la garden party ou à des tâches très secondaires. Mais, aidée par son conseiller, elle décide de prendre sa revanche et de devenir visible…

Bernadette film movie

« Je ne fais jamais rien sans l'accord de mon mari ». C'est par cette réplique que se termine le film de Léa Domenach, jusque-là créatrice de séries télé ("Le Bureau des affaires sexistes"...), comme un clin d’œil à l'attitude gentiment contestatrice que va adopter son anti-héroïne, femme de président cantonnée dans l'ombre, du fait de son image ringarde. C'est ainsi que ce biopic, dont on craignait le pire à son annonce, constitue finalement l'une des bonnes surprises de cette rentrée, en raillant au travers d'un portrait attachant, l'attitude sexiste du milieu politique, et en faisant du mari, aujourd’hui disparu (contrairement au personnage principal), le dindon de la farce.

Car le film n'y va pas avec le dos de la cuillère concernant Jacques Chirac, ironisant au travers des dialogues sur ses aventures extra-conjugales (« la fidélité, ça compte »... en parlant du chauffeur et pas de sa femme), et en confiant le rôle à un génial Michel Vuillermoz, qui apparaît toujours à côté de la plaque. C'est ainsi en prêtant à la première dame plus de flair politique qu'au président (le film se calque en termes de repères temporels, sur toute la carrière politique de ce dernier à partir de son élection : dissolution, réélection, élection du « traître » Sarkozy), que Bernadette obtient le beau rôle malgré les quelques pics sur ses tenues vestimentaires, son image médiatique ou ses œuvres de bienfaisance (la tirelire géante...).

On se régale aussi de la série de portraits de l'histoire politique-people française récente, en saluant notamment les petits rôles de Laurent Stocker, truculent en Sarkozy, Artus en David Douillet, ou encore Olivier Breitman en Karl Lagerfeld, qui a droit sans doute à la réplique la plus drôle du film. Au final, cette biographie romancée, comme l'indiquent en chanson les chœurs du début, marquant les aspects religieux de la dame, s'avère autant une comédie grand public qu'un film féministe positif. Un succès en salles fort probable, qui devrait encore augmenter la popularité du vrai personnage politique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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