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BERBERIAN SOUND STUDIO

Un film de Peter Strickland

L’homme qui n’était plus là

Gilderoy, ingénieur du son anglais et introverti, est engagé par un Maestro de l’horreur à l’italienne pour le mixage de son dernier film. Mais au fur et à mesure de son travail, rythmé par les hurlements et le massacre de légumes, le brave homme perd pied…

Le giallo continue d’inspirer les cinéastes européens, puisqu’après les français Hélène Cattet et Bruno Forzani, auteurs du magnifique et expérimental "Amer", c’est au tour du britannique Peter Strickland d’y puiser l’inspiration et la matière filmique. Remarqué pour son premier film, le bouleversant, et picturalement sublime, "Katalin Varga", Strickland revient à ses amours de cinéphile : le cinéma de genre italien et ses bandes-sonores si particulières. Car en faisant de son « héros » un ingénieur du son anglais perdu en terres italiennes, il semble se jouer des codes du thriller latin pour y inscrire son propos.

Une approche originale, donc, pour un film qui ne l’est pas moins. Trop peut-être, tant l’hermétisme de l’intrigue (si l’on peut parler d’intrigue) et le caractère d’huis-clos psychologique prennent le pas sur toute tentative de rationalisation. On assiste donc à la perte de repère d’un personnage maladivement timide, reclus en lui-même, et dont la personnalité d’anglais effacé s’accorde difficilement avec le tempérament fougueux de ses collègues de travail. Rythmé par les séances d’enregistrements sonores, dont de nombreux hurlements, et les hallucinations de plus en plus étranges de son protagoniste, "Berberian Sound Studio" en vient à perdre son public, jusqu’à un final déroutant, en forme d’impasse. L’effort était louable, dommage que le résultat ne soit pas à la hauteur.

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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