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BELLE ET SÉBASTIEN 3

Un film de Clovis Cornillac

Un western enneigé raté

Alors que Belle vient d’avoir ses trois petits, Sébastien découvre qu’Angelina va épouser son père, et que leur voyage de noces cache en fait un repérage en vue d’un potentiel déménagement au Canada. En leur absence apparaît le menaçant Joseph, qui réclame la propriété de la chienne…

C'est l'acteur Clovis Cornillac (déjà réalisateur de "Un peu, beaucoup, aveuglément") qui met en scène ce troisième et supposé dernier épisode d'une trilogie "Belle et Sébastien" entamée sous l'égide de l’explorateur Nicolas Vanier en 2013. On voit bien au fil du film ce qui a pu le séduire à la fois dans le personnage qu'il incarne (le méchant du film, au regard haineux, ancien collabo opportuniste, devenu ami des résistants) et dans la mise en scène : une vraie gueule de malveillant sans scrupule et la possibilité de duels façon western, au milieu d'une neige omniprésente.

Malheureusement, entre un scénario qui survole tout enjeu dramatique (on ne saura presque rien du passé obscure du méchant connu pour affamer les chiens et être guidé uniquement par l'appât du gain), aidé par un montage parfois précipité, et une mise en scène qui ne nous épargne aucun effet (et que je tombe à genou de désespoir au moment où je devrais courir !), le ridicule est très vite atteint. Ajoutez une musique pompeuse qui vient souligner à l'excès toute action, même la plus mollassonne (la course dans les neiges du début est un grand moment de solitude) et vous aurez une idée du désastre.

Si le plaisir revient au contact d'un personnage féminin sur la fin du métrage (joli petit rôle de la trop rare Anne Benoît), on regrettera le côté expéditif de la conclusion, y compris dans ses aspects potentiellement romantiques. Comme si, prise par le temps (ou la contrainte fatidique des 1h30, public d'enfants oblige), toute intention artistique avait été ici bridée, même pour les influences liées aux codes du western, que semble vouloir insuffler Clovis Cornillac réalisateur. Les concepts de duel ou de chasseur solitaire ne sont jamais lointains, mais font ici bien mauvais ménage avec la naïveté de personnages tous pleins de trop bonnes intentions. Et si on nous épargnait un quatrième opus ?

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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