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BELLAMY

Flic un jour, flic toujours

Le commissaire Bellamy, auteur d’un célèbre recueil de mémoires, passe de douces vacances avec sa femme dans le sud de la France. Un homme, ancien assureur, accusé de détournement de fonds disparaît. Il ne mettra pas longtemps à contacter le commissaire Bellamy pour l’aider dans sa fuite, et pour couvrir un meurtre qu’il a commis quelques jours auparavant…

Avec un titre qui n’a rien à voir avec le magnifique ouvrage de Maupassant, "Bellamy" s’attaque à un sujet plutôt actuel d’escroquerie aux assurances, sous couvert d’une histoire d’amour naïve. "Bellamy" met surtout en avant l’enquête officieuse du grand commissaire Bellamy, interprété par l’un des piliers de notre cinéma français: Gérard Depardieu. Au fil du temps, le commissaire tâtonne, interroge, déduit, tel un Hercule Poirot version française, pour arriver à dépasser les flics en charge de l’affaire. Ce rôle de commissaire semi-retraité, insatiable (autant dans les enquêtes qu’il mène que dans sa vie privée – Depardieu pelote et caresse sa partenaire pendant tout le film) lui va comme un gant. Et pourtant…

On s’ennuie à mourir de ce polar sans suspense, ni rythme. On se moque des dialogues aussi creux que mal écrit ; parmi lesquels on pourra retenir : « C’est mal de tuer des gens », « un bon flic est un bon samaritain » ou encore « Il faut pardonner aux faibles, parce que les faibles sont faibles ».

On se demande en combien de temps le tournage s’est déroulé, tant les acteurs donnent l’impression d’avoir eu le script le matin même du tournage, le dentiste et la vendeuse du bricomarché en tête. La relation fraternelle entre Depardieu et Cornillac, en raclure humaine alcoolique, est peu convaincante et ne sert pas vraiment le propos du film (pendant lequel on se demande s’il va coucher avec la femme de son frère). Le clin d’œil à Georges Brassens parait un peu tiré par les cheveux. Et enfin, les allusions et les clichés sur les homos sont pitoyables…

Tout cela manque bien de naturel et de réflexion. Alors, à la question : est ce que le fait de convier toute la famille Chabrol a contribuer à ce film était une bonne idée ? Il est difficile de répondre, mais là on peut sans hésiter dire que l’équipe a raté le coche et faillit à nous faire passer un moment dans la vie d’un commissaire dont la passion pour son métier ne le lâche jamais.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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