BAD CAT

Bad ass !!!

Shero, un chat peu fréquentable, serait prêt à tout pour de jolies filles, de la nourriture et de l'argent. Ami avec un pigeon et une souris, joueur et bagarreur, il se comporte en roi du quartier et ne voit pas venir ce qui lui pend au nez : se faire éjecter de chez son maître. Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, il tombe amoureux et découvre qu'il a un fils caché, qui est bien décidé à faire sa connaissance...

Venu tout droit de Turquie, "Bad Cat" aura fait le bonheur des spectateurs du Festival d'Annecy 2016 avec son personnage central, aussi grossier que roublard. Avec une scène d'ouverture plutôt crue dont l'action se situe dans des toilettes, le ton est donné d'emblée : nous voici en face d'un bad boy, irrévérencieux et grande gueule, qui n'a pas la langue dans sa poche. Entre dialogues modernes et assaisonnés, et scènes de baston techniquement maîtrisées offrant de véritables morceaux de bravoure, les réalisateurs nous invitent dans un décor urbain subtilement travaillé.

Les vues de la ville, en survol, sont récurrentes, fourmillant de détails, alliant éléments de photos ou vidéos comme textures, et retravail assisté par ordinateur. Et les personnages sont tous attachants, à commencer par le fils inattendu, aux grands yeux naïfs, dont la douceur contraste à merveille avec le culot du père. Dans un univers urbain dégradé où c'est chacun pour soi, ils évoluent à la manière d'un mafieux et d'un bleu, dans un scénario bien ficelé. Osé et étonnement touchant, "Bad Cat" est une vraie réussite, autant en termes esthétiques que niveau récit.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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