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AU CŒUR DU MONDE

Œuvre coup de poing pour discours politique assumé

Lors d’une fête d’anniversaire, un coup de feu retentit. Le mauvais individu est mortellement touché. Cet acte aura de nombreuses conséquences pour plusieurs personnes, et plus aucun retour en arrière ne sera possible…

Au coeur du monde film image

Contagem. 450 km au Nord de Rio. 600 000 habitants. Une ville sans exotisme, sans étendue de sable ou centres culturels reconnus. Et pourtant, la ville est en train de s’affirmer comme l’épicentre de la Nouvelle vague du cinéma brésilien. Un mois seulement après "Temporada", peinture naturaliste bouleversante, débarque sur les écrans "Au cœur du monde", objet filmique protéiforme. Le métrage s’ouvre sur une série de portraits sur fond de rap. Puis, la caméra nous plonge au cœur d’une fête d’anniversaire. Les gens rigolent, dansent, s’amusent, loin des clivages sociaux dont cette ville de l'État du Minas Gerais cristallise les tensions. Jusqu’à ce que, hors-champ, un coup de feu retentisse. Un homme s’écroule. Le mauvais individu est à terre. Le silence est assourdissant quelques secondes, avant que les cris et la rage ne s’emparent du récit. Progressivement, la chronique sociale se transforme en un thriller passionnant, les revendications politiques toujours en étendard.

Avec son scénario ambitieux, sa mise en scène esthétique et ses acteurs au diapason, le film est une radiographie poignante des maux de la société brésilienne, une œuvre lumineuse sur un monde où l’humanité disparaît, où la seule échappatoire se traduit par un choix entre la délinquance et la corruption. Dans cet univers marqué par l’absence de figures masculines, les femmes n’ont d’autres choix que de se salir les mains également, tandis que les populations noires sont victimes d’un racisme systémique qui les exclut des centres-villes. Pamphlet et film noir, "Au cœur du monde" est une expérience rare, l’une de celles où la fusion des artifices fictionnels et d’un contexte ancré dans le réel donne naissance à une chronique puissante, peu importe les quelques maladresses qui la jalonnent. Définitivement, Contagem s’impose sur la carte cinématographique mondiale !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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