Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

LES ÂMES SILENCIEUSES

Un film de John Pogue

Vos gueules les âmes !

Un professeur qui ne croit que ce qu’il voit convainc trois de ses étudiants de le suivre dans une expérience inédite : celle d’arriver à prouver qu’une fille qui se dit possédée par un esprit démoniaque, n’est en réalité qu’une victime de son propre esprit…

Sortie en DVD et Blu-ray le 26 mars 2015

Décidément les films de John Pogue sortent directement en DVD en France sans passer par la case sortie en salles… Son précédent, "En quarantaine 2", avait connu le même destin en 2011. En attendant de savoir quel sort subira son troisième long-métrage, "Wake" (en tournage avec au générique Bruce Willis), on comprend pourquoi ce film – davantage horrible que d’horreur – est passé à la trappe du circuit de distribution classique. Rien ici n’est très bon : ni le scénario, ni la réalisation, ni le casting, ni les effets visuels ou sonores… Il n’y a pas grand-chose à sauver de cette soupe d’exorcisme sans saveur, dont on nous dit dès le début qu’elle est inspirée de faits réels ! Ça commençait déjà mal !

Pourtant l’idée des "Âmes silencieuses" de confronter la science à l’inexplicable religieux était un parti pris intéressant. On a, en effet, davantage l’habitude de voir des films d’exorcisme montrant comment l’Église combat les maudits démons que des films où un professeur s’occupe du cas d’une jeune fille qui se croit possédée pour démontrer qu’elle a plus un grain dans le ciboulot qu’un démon dans le corps. Et puis patatras, à l’issue de ce point de départ intéressant, John Pogue s’engouffre tête baissée dans le film de possession attendu et convenu avec esprit malfaisant, tatouage de sang, cave et grenier sombres… Bref tous les accessoires du parfait petit film d’horreur qui ne surprendra que les novices du genre.

Mais John Pogue a voulu aller encore plus loin dans le conventionnel. Il en est donc venu à utiliser un procédé totalement vu 10 000 fois auparavant : le film dans le film. Il donne donc assez rapidement la caméra à un jeune étudiant transformant en partie son long métrage en found footage. Une technique jamais vue dans un film d’horreur !! John Pogue a certainement souhaité donner à son film un cachet de réalisme. Sauf qu’ici, cela lui donne un cachet de médiocrité, et le dernier cachet il est pour nous, spectateurs, pour alléger notre mal de tête !

Car pour nous faire sursauter, John Pogue n’a rien trouvé de plus efficace et surtout de plus facile, que d’abuser des cris hystériques, des coups dans les portes ou dans les murs, tout en augmentant bien fort le son pour que non seulement on s’en prenne plein les oreilles mais surtout plein le crâne. Et ça fatigue rapidement avant d’énerver totalement ! D’autant que le reste des effets ne vole pas très haut, que rien n’effraye si ce n’est le niveau de la réalisation de John Pogue, beaucoup trop sage pour un film de ce calibre. Et ne parlons pas de la toute fin. Enfin si, juste pour dire qu’elle prend vraiment le spectateur pour des abrutis. De quoi nous achever complètement !

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire