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ALAM

Un film de Firas Khoury

Le réveil d’un militantisme

Tamer et Safwat font partie d’un groupe d’ado palestiniens vivant en Israël, qui vont au lycée ensemble. A l’approche du bac, Tamer s’est installé pour réviser à quelques pas de sa famille, qui habite dans un appartement tout neuf, dans l’ancienne maison de son grand père. Entre l’Histoire, enseignée du point de vue Israélien, et les nombreuses brimades disciplinaires, pour Safwat la coupe est pleine. Il propose alors que ses camarades de remplacer le drapeau Israëlien usé qui flotte sur le toit, par le drapeau palestinien…

Alam, le drapeau film movie

"Alam" est un film palestinien qui s’intéresse au regard d’une jeunesse sur son vécu de peuple occupé, coupé de son histoire par non seulement un enseignement qui masque les aspects politiquement gênants du processus d’indépendance d’Israel, mais aussi par une génération d’avant qui ne veut pas faire de vague, préférant leur peu de droits ou progrès à une confrontation permanente, et ayant connaissance de situations bien plus difficiles que la leur. Au fil du métrage, c’est au travers de l’évolution de Tamer, pas vraiment intéressé intiréssé par la démarche de remplacement du drapeau sur le toit du lycée, mais que la recontre avec une jeune fille plus engagée va faire changer d'avis, que l'éveil à une cause va cristalliser. Se laissant embarquer dans l’aventure interdite, histoire de plaire a la jeune fille, mais aussi de soutenir ses potes, l'évolution de l'adolescent est ainsi au coeur du film.

Firas Khoury capte les aspirations d’une jeunesse moderne, de manière très naturelle, entre logiques de groupes, glandouille, envie de drogues douces, moyens peu orthodoxes de se faire un peu d’argent (les passages les plus drôles du film...), désir d’indépendance des parents... Levant un coin de voile sur La disparition de villages palestiniens et leur purification en 1948, notamment au travers d’un moment de confrontation intense avec des “touristes” venus admirer le poumon vert créé sur leurs ruines, "Alam" résonne comme un appel à l’éveil politique, que la dernière scène autour d’un Olivier en flammes vient encore renforcer symboliquement. Et il livre au passage une jolie réflexion sur la valeur et le rapport au drapeau, que l’on peut aussi aussi bien hisser que brûler, symbole de libération mais aussi de soumission.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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