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AGA

Un film de Milko Lazarov

Peuple nomade en voie de disparition

Nanouk et Sedna vivent tels les chasseurs de rennes d’antan, en République de Sahka (Iakutie) au Nord Est de la Sibérie, dans une yourte installée sur la banquise, à proximité de falaises impressionnantes. Chaque jour, Nanouk part avec son chien à la chasse et à la pêche. Sedna, elle, soigne difficile une plaie au ventre…

Résolument contemplatif, "Aga" pourrait faire office de documentaire anthropologique sur une peuplade nomade de l'Est de la Sibérie, détaillant ses rituels de pêche, de cuisine, de chant (impressionnant dans les scènes du début du film) ou de soins. Exprimant une certainement nostalgie d'un temps passé, un rapport aux rêves proche de la prémonition, on aurait aimé que le film sorte un rien de son aspect documentaire pour évoquer ceux-ci de manière plus onirique et moins orale.

Montrant la difficulté à vivre dans des conditions climatiques extrêmes (la scène de la tempête est particulièrement prenante), le récit réussit à donner la mesure de ce qui sépare ce peuple de la vie moderne, que ce soit en termes de respect des animaux (renard des neiges, rennes...) ou de distance avec une exploitation acharnée des ressources. Il conte aussi la séparation des familles, dont les jeunes générations ont rejoint le monde moderne et maintiennent un contact plus que ponctuel. Portée par la 5e symphonie de Malher et par les images superbes de la banquise, de falaises impressionnantes ou d'une gigantesque mine de diamant à ciel ouvert, l'émotion finit par percer, dans le dernier quart d'heure du film.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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