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À VOL D'OISEAUX

Un recueil inégal, dans lequel trône un petit bijou

Une perruche s’échappe de sa cage et embarque un petit garçon dans son vol. Un vieil homme en sanatorium apprivoise une mouette et la retrouve blessée sur la plage. Ellie, passionnée d’animaux et intriguée par le fait que la documentaliste du CDI habite sur l’île aux oiseaux, décide de traverser la Loire pour aller lui rendre un livre…

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"À Vol d'oiseaux" regroupe trois courts métrages, sur le rapport à ces drôles d'animaux, que l'on découvre ici complices d'un petit garçon ou d'un vieil homme, alors qu'une petite fille se contente de s'émerveiller de leur multitude et de la richesse de leurs habitats. Le recueil commence par le film le plus décevant. "Le Tout petit voyage" d’Emily Worms (6 mn), adopte un dessin peu original, avec personnages aux traits de contours nets et aplats de couleur, qui ne séduit guère, hormis lors d'un passage en forêt de nuit, aux jolis dégradés entre violets et bleus. Ce qui devrait être un voyage magique, marquant la complicité d'un petit garçon avec sa perruche prénommée Titi, en embarquant celui-ci en vol, alors que la perruche devient aussi grande que lui, puis lui aussi petite qu'elle, ne fait que tourner vite en rond. Un récit d'imagination qui n’est pas des plus clairs, où le jeune garçon se réveille sous une table, pour découvrir à nouveau l'animal hors de sa cage.

"L'Air de rien" de Gabriel Hénot Lefèvre (14 mn) est le second court métrage, et se révèle incontestablement le plus poétique de l'ensemble. Il marque lui aussi l'histoire d'amitié d'un oiseau (ici une mouette), avec cette fois-ci un vieil homme résidant dans un sanatorium, sur ce qui semble être la côte normande. Les difficultés de déplacement des deux êtres, entrent en résonance au sein de cette douce histoire d'entraide, dans laquelle le petit vieux volera de la nourriture pour nourrir l'oiseau, et ira jusqu'à le cacher à l'écart du bâtiment afin de mieux en prendre soin. Marqué par les bruits du vent et de la tempête, le film est d'une élégance folle, l'aquarelle jouant merveilleusement sur des dégradés.

Enfin, "Drôles d'oiseaux" de Charlie Belin (35 mn) vient clore en douceur ce recueil, avec le portrait d'Ellie, jeune collégienne fascinée par les animaux, et bien décidée à se rendre sur l'île aux oiseaux (l'île de Souzay) pour rendre un livre (un guide ornithologique) à la documentaliste. Aidée par un pêcheur, elle va pouvoir faire la traversée. D'abord bavard, histoire de planter les différents personnages, le film devient de plus en plus contemplatif. Un sentiment encore renforcé par ses aspects graphiques, à la manière d'esquisses, aux pointes de couleurs pastel mettant légèrement en avant personnages comme animaux. Une œuvre réussie, notamment par la réalisation des prises de sons, dialogues entre acteurs, sur les lieux réels de l'action des diverses scènes. Une démarche originale, qui contribuera sans doute au sentiment de curiosité que pourront éprouver les plus petits face à une histoire au rythme peu usuel de nos jours.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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