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24H LIMIT

Un film de Brian Smrz

Jack Bailleur en 93 minutes chrono

Travis Conrad est tueur d’élite au sein d’une organisation paramilitaire. Un jour, alors qu’il est censé avoir été tué lors d’une mission en Afrique du Sud, il se retrouve cobaye d’une expérience médicale mise en place par ses employeurs : il est ramené temporairement à la vie pendant 24 heures afin de mener sa mission à son terme. La course contre la montre commence…

Deux questions très simples viennent immédiatement à l’esprit. Primo : les scénaristes vont-ils un jour réussir à lâcher les baskets des concepts dérivés de "24 heures chrono" ? Secundo : quand est-ce que l’épaisseur dramatique des DTV d’action avec Dolph Lundgren cessera enfin de jouer très mal les infiltrées à Hollywood ? En répondant deux fois « pas pour l’instant », "24h Limit" ne fait pas que réunir ces deux idées pas très emballantes dans un thriller aussitôt vu aussitôt oublié. Ce que le second film de Brian Smrz (après un "Hero Wanted" sorti directement en DVD et déjà oublié) démontre, c’est à quel point les studios de la Cité des Anges ont gardé leurs bonnes vieilles habitudes : une idée de scénario débile + un enrobage de thriller nerveux à la "Taken" + un acteur bankable-mais-pas-trop = un produit qui coûte pas cher et qui peut éventuellement faire l’affaire pour lancer une franchise. On jurerait que ce genre d’actionner ni fait ni à faire aurait fini par trouver logiquement le chemin du direct-to-video, voire même celui du sempiternel DVD offert avec un plein d’essence dans votre station Total préférée. Mais bon, visiblement, les multiplexes en réclament encore…

On vous promettait une idée de scénario bien débile, la voici donc : quand un tueur d’élite meurt, voilà qu’on le ressuscite pendant 24 heures pour lui permettre de poursuivre sa mission ! Ainsi donc, le bonhomme se retrouve avec un compte à rebours sur le bras gauche (oui, comme dans le "Time Out" d’Andrew Niccol…) et en vient vite à se retourner contre son employeur – parce que sinon, il n’y a plus de film. Basique en l’état, avec une bonne série d’hallucinations mal illustrées (le coup du flou sur les bords de l’image, c’est un peu éculé) et même un trauma familial à l’origine grillée en moins d’un quart d’heure. Du début à la fin, Brain Smrz (comment doit-on prononcer son nom de famille ?) s’en tient à des fusillades mal montées, de la destruction de tôle bien timide (Michael Bay fait dix fois mieux), une psychologie sommaire et des enjeux néantisés. À part ça, Ethan Hawke encaisse son chèque avec deux levers de sourcil en guise de jeu d’acteur (le voir tenir son flingue comme il tiendrait une tasse à café dit tout de sa motivation zéro), Paul Anderson parle lentement et pas très fort avec un air aussi pressurisé que ses yeux (traduction : le gars n’est pas net du tout), Rutger Hauer se contente de jouer ce à quoi on le cantonne désormais (les papys fatigués) et Liam Cunningham joue les éminences grises avec une barbe de dix jours. Le résultat n’a certes rien de détestable en soi, mais il est si basique et impersonnel dans son premier degré qu’on l’oublie fissa en sortant de la salle.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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