13 TZAMETI

Un film de Gela Babluani

Ames fragiles s’abstenir…

Quelque part, dans un endroit reculé au bord de la mer, Sébastien, 22 ans, répare le toit d’une maison. Le propriétaire de celle-ci meurt d’une overdose après avoir reçu une étrange convocation censée lui rapporter beaucoup d’argent. Sébastien récupère l’enveloppe et décide de prendre sa place. Commence pour lui un jeu de piste qui le mènera jusqu’à un huis-clos clandestin, un monde cauchemardesque où des hommes parient sur la vie d’autres hommes..

13 est un ovni, un film bizarre, noir, très noir (d’autant plus qu’il est en noir et blanc), glauque, mais bluffant. Un film qui fait que l’on se demande comment une telle histoire a pu naître dans l’esprit de son créateur Gela Babluani. L’histoire, c’est celle d’un jeune italien, Sébastien, ouvrier du bâtiment travaillant au noir, pour nourrir sa famille. Père, mère, frère et soeur partagent une misérable chambre de bonne. Le grand frère travaille jour et nuit et retape des maisons bourgeoises en bord de mer. Jusqu’au jour où son employeur, complètement flippant au passage, décède d’une overdose, et que Sébastien décide de prendre sa place dans une mission mystérieuse qui lui a été confiée, mission promise à un gain d’argent important…

On pense immédiatement à un contrat sur la tête de quelqu’un, mais on est loin, très loin de la vérité. Le film bascule alors dans un huit clos, un thriller psychologique, qui met les nerfs des participants, et donc les nôtres, à rude épreuve. Jusqu’où est-on prêt pour gagner une gosse somme d’argent rapidement ? Qu’est-ce que nos nerfs sont-ils prêts à supporter ? La torture psychologique n’est-elle pas plus difficile a gérer que la souffrance physique, quelle qu’elle soit ? Quelle est la place du hasard dans nos vies (et donc dans nos morts) ? On en vient à se dire que si la vie est une succession de hasards, la mort, elle, est une question de destin. Un film vraiment étrange donc, mais à découvrir d’urgence. Ames fragiles s’abstenir.

Stéphanie PalisseEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire