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BIRTH

Un film de Jonathan Glazer

Une forme intrigante pour un sujet délicat traité en surface

Alors qu’elle est sur le point de se remarier, Anna (Nicole Kidman) voit apparaître dans sa vie un jeune garçon d’une dizaine d’années (Cameron Bright) qui prétend être son mari, John, décédé dix ans plus tôt…

Le second film du réalisateur du remarqué Sexy Beast est beaucoup plus intéressant dans sa forme que dans son contenu, même si beaucoup pourront être agacés par un certain maniérisme ou une certaine lenteur. Dès le premier plan, un long travelling aérien, où l'on suit un jogger, sorte de fantôme noir, se dégageant sur un fin manteau de neige enveloppant central park, l'esthétique pâle du film est installée. Et jamais plus on ne quittera les teintes grises et blafardes qui envahissent le décors, et qui vont jusqu'à glacer le visage de Nicole Kidman. La musique, omniprésente et assourdie renforce intelligemment le malaise qui s'installe progressivement, avec le doute de son personnage, sur la véracité de la réincarnation de son mari.

Malheureusement, si le scénario, minimaliste, recèle une belle surprise vers la fin, qui saura vous geler définitivement les artères, l'interprétation, minimale elle aussi, reste un peu décevante. Principalement, le rôle du jeune garçon, tenu par Cameron Bright (vu récemment dans Godsend), qui reste bien peu crédible, car, comme les autres personnages, sans grande passion. Son visage, énigmatique, était certes fort approprié, mais fallait-il qu'il ne dégage quasiment aucune expression. Et les tourments de Nicole Kidman, restent bien peu perceptibles parfois, voire au contraire trop appuyés, comme dans l'interminable scène au théâtre. Un film d'ambiance plutôt intriguant, et aux résonances inconscientes certaines.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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