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Festival de Venise 2013 : James Franco trop naturaliste avec son Child of god

1 septembre 2013

Compétition
CHILD OF GOD
De James Franco
Avec Scott Haze, Tim Blake Nelson, Jim Parrack...

C'est décidément l'année du passage aux choses sérieuses pour James Franco en tant que réalisateur. Après avoir montré à Berlin son premier long (un documentaire expérimental sur une scène non montée de "Cruising" de William Friedkin, puis un film de fiction sur le deuil à Cannes "As I lay dying"), le voici qui présentait une adaptation d'un roman de Cormac McCarthy (auteur de "La Route") en compétition à Venise. Malheureusement l'acteur américain semble bien plus intéressé par la ou les pathologies de son personnage que par l'homme en lui-même, décrivant sa solitude, sa folie, son isolement, d'une manière naturaliste qui n'entraîne aucune empathie.

Il y avait pourtant là matière à un grand drame sur la persécution et la mise au banc de la société, avec le portrait d'un adulte ayant "perdu son équilibre" après le suicide de son père et le départ de sa mère. Préférant n'évoquer que ponctuellement ses contacts avec l'humanité (un shérif qui le condamne d'avance, des voisins peu conciliants et plutôt pressés de récupérer les terres de sa famille...), Franco s'attarde longuement sur son comportement à la limite de la folie, et sur sa colère profonde, alignant gros plans sur son regard inquiétant, et sur les longs filets de morves qui s'échappent ponctuellement de son nez. Toujours intéressé par les personnages marginaux qui flirtent avec la folie, Franco, qui en a interprété quelques uns (dans "Maladies" ou "Howl") en fait aujourd’hui son protagoniste principal, sans pour autant trouver suffisamment de tendresse pour nous faire le côtoyer. Dommage.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur