Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

NEWS

Festival

Festival de Venise 2012: Ouverture en mode mineur avec Liev Schreiber et Kate Hudson

30 août 2012

Beau temps et chaleur supportable sur le Lido pour cette première journée du Festival. Alors que les organisateurs mettent la dernière touche aux installations (dont une nouvelle terrasse des plus sympathiques située côté mer devant le Casino, dont les parterres engazonnés et les nombreuses tables devraient attirer les festivaliers en mal de quelques instants de repos), les journalistes prennent connaissance des dernières modifications liées au programme d'amélioration qui se terminera en 2014.

Après la rénovation l'an dernier de la Sala grande, qui accueille chaque jour les séances officielles avec les équipes des films, c'est le hall d'entrée du bâtiment qui a fait peau neuve. La salle Volpi, quant à elle, a été déplacée au Casino et s'est agrandie, tandis que la Sala Perla 2 est réapparue, mais n'est autre que la salle de conférences de presse transformée en salle de projection. Ces quelques innovations offrent donc une respiration au festival et permettent, comme l'avaient promis les organisateurs, de démultiplier la diffusion de certains films. Tous ces nouveaux repères enregistrés c'est donc parti pour 11 jours de films, de plage, de nourriture italienne, et d’aller-retour en vaporetto, tout cela à un rythme soutenu mais néanmoins serein.

Hors Compétition
L’INTEGRISTE MALGRE LUI
(THE RELUCTANT FUNDAMENTALIST)

de Mira Nair
avec Kate Hudson, Liev Schreiber, Kiefer Sutherland, Riz Ahmed, Martin Donovan...

Mea-culpa

La réalisatrice indienne Mira Nair (découverte à Cannes avec « Salaam Bombay ! », qui lui valu la Caméra d'or en 1988) a donc été la première invitée de ce festival de Venise 2012. Alors que Kiefer Sutherland était encore annoncé parmi les arrivées du jour, elle n'aura été accompagnée sur le tapis rouge que par Kate Hudson et Liev Scheiber, venus soutenir un film aux élans politiques peu soutenus, abordant pourtant de manière frontale des thèmes d'immigration, de terrorisme et de sécurité. Débutant avec l'enlèvement d'un professeur américain dans la ville de Lahore au Pakistan, le récit s'intéresse ensuite principalement à la vie de Changez Khan, autre professeur de la même université, interviewé par un journaliste américain auquel il raconte ses quelques mois passés aux États-Unis, entre 2001 et 2002.

Insistant lourdement sur les « apparences trompeuses », le scénario tente de dénoncer l'emprise d'une suspicion généralisée sur l'attitude des américains envers les étrangers et particulièrement les musulmans. Malheureusement, à force de flash-back sur la vie de Changez, d'abord étudiant plaisantant sur son désir de « devenir dictateur d'une république islamique » puis faisant ses premiers pas dans le monde professionnel auprès de requins chargés d'évaluer « à l'aveugle » la viabilité de différentes entreprises, le film aligne les clichés et coïncidences faciles et devient une sorte de mea-culpa américain sur sa politique sécuritaire, son ingérence dans les pays tiers, et même les dérives de « son » système capitaliste. Cela fait beaucoup pour un seul film.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur