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Festival

Festival de Venise 2012 : Fill the void, une désespérante absence de regard critique

3 septembre 2012

Compétition
FILL THE VOID
de Rama Burshtein
avec Hadas Yaron, Yiftach Klein, Irit Sheleg, Chaim Sharir...

La scène d'ouverture du film israélien « Fill the void » a de quoi faire sourire un non initié. Une fille et sa mère parcourent les allées d'un supermarché, habillées sur leur 31. Elles appellent quelqu'un au téléphone qui leur indique qu' « il » se trouve au rayon laiterie... « Il », c'est celui que la famille espère voir épouser sa plus jeune fille, Shira, âgée de 18 ans. Elle aura donc rendez-vous le lundi avec cet homme, et la question du mariage devrait alors être réglée. Nous voici donc introduits de manière cocasse aux us et coutumes de la communauté hassidique orthodoxe de Tel Aviv.

Malheureusement le reste du long métrage, qui décrit avec minutie les tractations pour arriver à recaser la jeune fille auprès de son beau frère, veuf depuis quelques mois, apparaît comme une étude de mœurs clinique, laissant les drames personnels à la porte, et l'émotion de la même manière. Certes le film montre, par son immersion totale dans ce monde fermé, par son image ouatée et l'impression de luxe hors du temps qui s'en dégage, l'isolement de cette communauté coupée du monde. Mais la disparition quasi totale de point de vue critique, doublée de la présence envahissante de chants religieux entêtants, auxquels s'ajoute un final au ton presque idyllique, laissent planer le doute sur le but de l'entreprise, qui fait ici de la femme un objet légitimement soumis à l’homme.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur