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Festival de Venise 2012 : Bella Addormentata ou Ia démocratie italienne endormie

6 septembre 2012

Compétition
BELLA ADDORMENTATA
De Marco Bellocchio
avec Toni Servillo, Isabelle Huppert, Alba Rohrwacher, Michele Riondino, Maya Sansa, Pier Giorgio Bellocchio...

Marco Bellocchio est le genre d'auteur qui divise à pratiquement tous ses films. Qu'il choisisse de décrire la vie de la première femme de Mussolini (« Vincere ») ou de questionner le droit à l'athéisme d'un homme dont la famille fait entrer sa mère dans un processus de béatification (« Le sourire de ma mère »), il aime à mettre un peu de poil à gratter dans les dessous de la société italienne. Son dernier film, « Bella Addormentata » n'échappe pas à la règle puisqu'il traite du droit à l'euthanasie ou à la mort assistée. Et bien entendu, sans même avoir vu le film et entendu quelque argument que ce soit, les religieux catholiques étaient déjà nombreux à manifester aux abords du Palais des festivals à l'heure de la projection officielle.

Reste que le film fait forcément débat. Bellocchio a centré son récit autour d'un Sénateur et de sa fille. Lui est réticent à voter une loi pénalisant la mort assistée. L'autre, fervente croyante, croit qu'un espoir est toujours possible. Pourtant tous les deux ont vécu le même drame, celui de la disparition d'une femme aimante, dans de grandes souffrances. Belloccchio ne s’appesantit pas sur cet épisode, lui consacrant quelques flash-back furtifs. Il préfère questionner la possibilité d'une relation entre deux camps ennemis, lui donnant corps au travers de la liaison de la fille avec le frère d'un opposant à la Loi.

Mais surtout, le réalisateur italien en profite pour fustiger les élus du peuple, représentés comme des calculateurs inutiles qui ne pensent qu'à leur carrière, et se complaisant dans un rôle rêvé proche de celui des sénateurs romains de l'Antiquité, alors qu'ils se comportent comme des gamins face à leurs responsabilités. Une prise de position qui donne tout son sens au titre du film, « La belle endormie », qui représente alors son pays ou la démocratie qui est sensée le régir.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur