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Festival de Berlin 2013 : Compétition – Layla Fourie passe à côté de son sujet, la peur

13 février 2013

Compétition
LAYLA FOURIE
de Pia Marais
avec Rayna Campbell, August Diehl, Rapule Hendricks...

« Layla Fourie » est un film sud-africain portant le nom de son héroïne, une femme célibataire qui vient de trouver un emploi dans le domaine de la sécurité et plus particulièrement des détecteurs de mensonges. Confrontée elle-même, sur le chemin de sa première mission, à un accident de la route, qu'elle tenter de cacher de peur des conséquences, le film se base à la fois sur un légitime cas de conscience (particulièrement pour quelqu'un qui contrôle les mensonges des autres) et le danger que représente la famille de l'homme qu'elle a renversé, à la recherche du disparu.

Après un début très prometteur, avec une ambiance nocturne inquiétante, la réalisatrice Pia Maraisnous aurait pu nous entraîner dans un monde où l'autre n'est que danger, surtout pour une femme noire, élevant seule un enfant. Le fait d'éluder initialement des parties de son comportement au moment de l'accident, qui pourront ainsi être révélées par bribes plus tard (sous forme de flash-back) était plutôt un bon principe. Malheureusement, le scénario balisé de fausses pistes, à la limite du grotesque, et de coïncidence amenées avec des gros sabots, montre que l'auteur n'a pas su tirer profit de son vrai sujet : la peur de cette femme, surtout dans un pays comme l'Afrique du Sud. Preuve en est la remarquable et angoissante scène de barricade à l'intérieur d'une maison prenant des formes de bunker, face à des bruits dans la nuit qui sont synonymes d'agression potentielle. Dommage.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur