Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

NEWS

Festival

Festival de Gérardmer 2008 : Jour 5 - La fin des temps...

28 janvier 2008

Dimanche 27 janvier 2008

Dernier jour du festival. Deux films à voir, des discussions à n'en plus finir et le verdict tant attendu.

ROGUE

Dernier film en compétition, "Rogue" est présenté à l'Espace Lac à 11h00. Second long-métrage de l'australien Greg McLean, célébrer pour son très dur "Wolf Creek", ce film mixant aventures et survival était attendue par une poignée de cinéphiles en mal de grosses bêtes. Des touristes, en voyage dans les mangroves du Nord de l'Australie, sont attaqués par un crocodile particulièrement volumineux et agressif. Coincés sur une île disparaissant peu à peu sous les flots, au beau milieu du territoire de la bête, ils vont tenter de survivre. Comme pour son premier film, Greg McLean prend son temps. Le temps de présenter des personnages forts et attachants, loin des clichés habituels (pas de bimbo à forte poitrine, ni de héros très très fort), le temps de planter son magnifique décors (une rivière serpentant au milieu des falaises et se terminant en marécages putrides), le temps, également, de faire monter le suspense. Si la première attaque survient assez rapidement, le crocodile tueur ne montre son museau que progressivement. On assiste médusé aux tentatives dérisoires des survivants pour fuir cette île progressivement engloutie par la marée montante, ainsi qu'à la mort de personnages attachants soudain réduit à l'état de morceaux de viande sur pattes. la deuxième partie, plus efficace et ludique, tient du film de monstre pur et dur. Le "héros" du film, incarné par Michael Vartan, passe du statut de personnage secondaire à chasseur inexpérimenté, lorsqu'il plonge dans l'antre de la bête pour tenter de sauver la jolie guide australienne (géniale Radha Mitchell). Dans un crescendo de tension, McLean orchestre une partie de cache-cache éprouvante entre cet humain et un crocodile monstrueux, qui tient plus du dinosaure par sa taille gigantesque. Efficace et sans pitié.

Clôture
MOTHER OF TEARS

Après-midi de repos bien mérité (19 films en 4 jours, ça vous marque son homme !), retour à l'Espace Lac pour la cérémonie de clôture, suivie de la projection du très attendu "Mother of Tears" de Dario Argento. Dernier volet de sa trilogie des Mères (après "Suspiria" et "Inferno"), ce nouveau film du Maestro fait terriblement peine à voir. Narrant le combat menée par une jeune femme contre une sorcière maléfique déclenchant l'apocalypse dans les rues de Rome, "Mother of Tears" semble être une compilation de tout ce qu'il ne faut pas faire sur un film d'horreur. Scénario indigent et foncièrement incompréhensible, mise en scène baroque rarement inspirée et souvent d'un mauvais goût douteux (l'utilisation très foireuse du numérique pour certains effets), musique insupportable, gore outrancier mais inoffensif, acteurs exécrable (en particulier la pourtant douée Asia Argento, en roue libre), personnages antipathiques, fin du monde très pauvre (deux types qui se battent en pleine rue)... Si l'ensemble reste très rigolo au dixième degré, force est de constater que le père de l'épouvante à l'italienne n'est plus que l'ombre de lui-même.

Une drôle de fin, donc, pour un festival exemplaire, qui aura vu le cinéma espagnol remporter tous les suffrages (trois prix pour "REC", deux pour "L'Orphelinat"), au terme d'une sélection riche en surprises de qualités. Vivement l'année prochaine, tiens !

Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur