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Festival de Gérardmer 2007 : Jour 4 – Le grand méchoui: quand les mouton sont mi-laine mi-zombie

4 février 2007

Kilomètre 31

Malgré une belle scène d'accident et d'amputation au début, « Kilometre 31 »ne tient pas la route bien longtemps. Cette histoire tournant autour d'un même lieu, où se sont déroulés divers accidents, impliquant de jeunes femmes, un gamin mort qui courre dans les bois et une femme encline aux lamentations, souffre d'un manque cruel de rythme, dû principalement à un aspect répétitif à la limite du supportable.

Entre classique enquête impliquant un mystérieux policier, ficelles trop visibles et voyage dans l'au delà situé dans des décors entre égoûts et métro en construction, on adhère difficilement à ce thriller mexicain qui n'est pas finalement sans rappeller les récents produits asiatiques dérivés de The ring et autres Grudge, où les fantômes s'immiscent dans la vie des vivants.

The great Yokai war

Une curiosité parmi les films hors compétition que « The great Yokai war », nouveau film du très prolifique Takeshi Miike. Disposant de certainement plus de moyens qu'à l'habitude, le réalisateur japonais laisse aller son imagination débordante et, en faisant appel à des figures classiques du genre (dieux et monstres sensés détester les humains...), il invente un rêve de gamin plus horrifique et gore que gentillet. Le tout est certes foisonnant, mais le maître en fait comme à son habitude, toujours trop, saturant son récit de monstres de toutes formes, esprits malins, en lutte contre l'un d'entre eux qui tente de les transfromer un à un en machine de guerre, par fusion avec une quelconque machine (moto...).

Si au passage, on appréciera qu'il se moque de ses concurrents en terme de références cinéphiles (Kitano, ou Miyazaki...), on s'étonnera du caractère enfantin qui règne malgré tout au milieu des combats entre la multitude de créatures, dans des décors surprenants. Il s'agit sans doute là de la de la version de Miike d'un conte pour enfants.

Black Sheep

Le samedi vers 20h00, le Festival de Gérardmer nous propose en générale un film de qualité. Et l'édition 2007 ne déroge pas à la règle, en nous offrant la troisième projection mondiale du néo-zélandais « Black Sheep ». Diablement gore, ce film sur des moutons mutants mangeurs d'hommes, traquant des éleveurs et des écolos, recèle son lot de déchiquettages savamment orchestrés. Le scénario, intelligent, prend à contre pied de nombreuses situations attendues (le démarrage raté de la tronçonneuse, le gardien dont le pied devient sabot...) et ose quasiment tout sur le sujet: du clonage, à la mutation des humains en mouton, jusqu'à l'amour zoophile!

Avec tout cela, l'exploit est de ne jamais tomber dans le ridicule, malgré la surenchère. Ceci grâce certainement à une bonne dose d'humour, noir ou moquerie vis à vis notamment des écolos et autres hyppies (ici la jeune militante sniffe une bougie au géranium pour rééquilibrer ses hormones, ou s'exclame des phrases décalées sur la qualité du paysage, ou la nature feng shui de pièces dévastées...). Grâce également à des effets spéciaux réussis, qui en font pour certains le plus beau film de « loup » garou depuis longtemps. Le favori du public sans aucun doute...

Reincarnation
(Rinne)

Le réalisateur de « The grudge » nous offre un nouveau film de fantômes, « Reincarnation ». Une actrice débutante y tourne un film adapté d'un fait divers à la Shinning, où des meurtres ont eu lieu dans un hôtel. Les esprits rodent... et l'on a droit à des apparitions diverses, dont celle d'une inquiétante gamine portant une poupée déglinguée, et répétant à qui veut l'entrendre « on se jamais séparés »!

Malgré quelques scènes flippantes, les tourments de cette actrice, envahie par le fait divers avant même le tournage du film (voir le nouveau Lynch sur un thème de base assez proche), ne provoquent pas la terreur espérée. De réincarnations sous forme de blagues au départ, l'auteur a beau jouer sur qui réincarne qui, on reste sur notre faim.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
Source : OB et Thomas