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OTAGE

Un film de
Avec

Un huit clos en extérieur

Le nouveau film de Bruce Willis, est surtout le moyen de voir débuter, dans le cinéma américain, un des plus talentueux réalisateur français dans le domaine de l’action : Florent Emilio Siri. Car celui-ci, engagé pour les prouesses montrées sur « Nid de guêpes », réitère son sens du rythme et insuffle une véritable tension à ce thriller qui semblait partir sous les pires auspices. Si le scénario ne réserve pas de tant de surprises que cela, la mise en abîme des personnages, le rythme et l’ambiance sont parfaitement réussis.

Bien que le fait de superposer plusieurs intrigues donne aussi des faiblesses au film, elle permet de ne jamais faire retomber une tension plus que malsaine. Mais l’autre élément de cette semi réussite, est la maison elle-même, qui perdue au milieu des montagnes ressemble tout autant à un fort, qu’à une gueule, dans laquelle sont aspirés les personnages. Elle regorge de passages secrets et autres surprises, afin de venir en aide aux personnages, comme un ami en chair et en os l’aurait fait.

Et c’est donc le mélange entre le huit clos à l’intérieur de la maison et la prise en otage à l’extérieur qui capture le spectateur, le prenant entre deux feux, comme le personnage interprété par Bruce Willis. La façon dont le film est monté, tourné et dirigé emprisonne encore plus, permettant une montée progressive, mais continue, de la tension. Enfin, au niveau du scénario, et cela dès la scène d’introduction, le spectateur comme le personnage, américain ne sont pas ménagés. Les standards du thriller à l’américaine sont par moment entaillés, mais peut-être pas encore assez, afin de placer ce film au rang de chef d’œuvre.

Mais malgré un personnage au passé trouble et mal cerné, le reste est de très bonne facture avec des éléments propres au monde visuel de Florent Siri et de son équipe (pour ceux qui ont vu Nid de Guêpes), l’action ne prenant jamais le dessus sur la tension, et la fin du film rappelant les duels finaux des westerns sombres hollywoodien.

En fin de compte un bon polar qui réserve de bonnes surprises : une excellente réalisation, des acteurs sobres et tendus.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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