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POLISSE

 

Second avis : Polisse, un film à l’intérieur de la BPM, brigade de protection des mineurs

Infractions et accusations de viols sur mineurs sont légion pour les agents de la Brigade de protection des mineurs de Paris. Une jeune photographe est embauchée par la mairie pour prendre des clichés du quotidien de la brigade. Cette initiative n’est pas du goût de tous les membres de l’équipe…

Article rédigé dans le cadre du Partenariat avec l' « atelier critique » du Lycée St Exupéry

Au travers de ce long-métrage, Maïwenn montre encore une fois son talent à reconstruire l’authenticité et la spontanéité de l’être humain dans son quotidien. Elle reconstitue ainsi diverses situations véridiques qu’elle a pu voir durant son stage à la brigade où elle a pu se documenter et recueillir des informations. Et cela donne au film un impact réaliste indéniable.

Usant de personnages atypiques et à la limite du gérable, ce sont les interprètes, qui pour la plupart faisaient déjà partie de son opus précédent, qui font la force de son film. Marine Foïs et Karin Viard offrent une stupéfiante dispute et de passionnants dialogues. Naldra Ayadi, quant à elle, donne une sorte de plaidoyer quant au bon usage du Coran, ceci devant un père de famille musulman qui souhaite envoyer sa fille au «bled » pour la marier. Enfin, Joey Starr s'avère l’un des protagonistes qui joue le mieux son rôle, tout en restant fidèle à son image.

On ne peut donc qu’admirer le talent de cette jeune réalisatrice, qui montre à merveille la situation des adolescents par rapport à la sexualité, et qui révèle un malaise très profond dans la société actuelle. Les problèmes traités par la Brigade concernent beaucoup les viols, les drames familiaux, voire des affaires de pédophilie. De nos jours les jeunes portent une image négative sur les forces de l’ordre, alors que pourtant « les paroles de la police peuvent aider à reconstruire un enfant ». Cette citation du film résume ainsi le but de la réalisatrice.

Malgré tout, le premier rapport que l’on a avec ce film n’est pas celui d’une fiction mais plutôt d’un documentaire. On ne remarque pas de « héros » particulier, ni d’éléments déclencheurs amenant vers une histoire plus qu'une autre. En s’interrogeant, on constate qu’aucune des scènes de « Polisse » ne peut être qualifiée de principale et que si l’on supprime l’une d’entre elle, rien n’est réellement changé. Tout au long du film, on s’attend à une chute morale, mais la chute est plutôt d'ordre physique. La réalisatrice offre un final inattendu, qui paraît hors du contexte ; aberrant.

De manière paradoxale, on peut relier ce film au long métrage de Laurent Cantet, « Entre les murs », dans lequel on voyait aussi la situation d’adolescents face à divers problèmes. Les deux fictions sont en quelques sortes liées à une forme de cinéma-vérité, très en vogue actuellement.

Sirine Bellakhdar-Louar
L. Rigal

Anthony MARDONEnvoyer un message au rédacteur

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