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LES FEMMES DU 6E ETAGE

Un film de Philippe Le Guay

Attachant et sans prétention

Dans le Paris des années 60, Jean-Louis Joubert, père de famille coincé, étouffe entre un travail monotone et une vie bourgeoise sans relief. En embauchant une nouvelle bonne, Maria, il découvre qu'au sixième étage de son immeuble vit toute une bande de femmes de ménage espagnoles. Après un premier contact distant, il se laisse entraîner dans cette culture inconnue dans laquelle il entrevoit l'espoir d'une nouvelle vie...

Un homme qui trouve un souffle nouveau grâce à l'arrivée dans sa vie d'un élément symbolisant la liberté et le renouveau, on connaît. Dans les grandes lignes, on sait très bien où cette histoire va nous emmener. Ainsi la première demi-heure ne surprend pas et aligne consciencieusement les stéréotypes sur les deux classes sociales représentées: d'un côté un couple bourgeois tendu comme un string, de l'autre un groupe d'espagnoles aussi pauvres que chaleureuses (notons tout de même l'agréable présence de deux fidèles d'Almodóvar: Carmen Maura et Lola Dueñas). Mais dès le premier contact entre Maria et Monsieur Jean-Louis, on reprend goût à cette histoire. La où les comédiens auraient pu en faire des caisses, c'est avec surprise que la subtilité prend le dessus, et que les regards et les silences en disent plus que des dialogues trop explicatifs.

Philippe Le Guay aurait pu se planter s'il nous avait donné des leçons de vie à coup de répliques trop moralisatrices. Un coup d'œil sur l'affiche suffit et le message est passé. En remettre une couche aurait rendu le film lourd et presque infantile. Il le fait une fois, néanmoins, de manière bien trop explicite le temps d'une réplique de Sandrine Kiberlain. Mais passé ce faux-pas, ou disons plutôt, cette facilité, il laisse le spectateur être témoin d'une situation simple mais décisive: un homme face à un choix radical. Fabrice Luchini, tout en retenue, porte le film avec tact jusqu'aux dernières minutes où l'émotion, sincère et sans artifice, prend le pas sur les quelques défauts du film, finalement assez négligeables. A voir donc, sans grande attente mais surtout sans réticence.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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