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L'ANGE DU MAL

Un film de Michele Placido

Les figures du grand banditisme italien sont fatiguées

1981. Vallanzasca est enfermé en cellule d'isolement. Cet homme encore jeune n'en est pas à son premier coup. Il est « né pour être un voleur »...

Avec "Vallanzasca – gli angeli del male", Michele Placido, ancien policier, s'attaque à la peinture d'une nouvelle figure du grand banditisme à l'italienne, après « Le libanais » et ses sbires dans « Romanzo criminale ». Le film commence en 1981, alors que l'homme est emprisonné en cellule d'isolement. Après un amusant flash-back sur son adolescence, son premier gang, on découvre l'intimité d'un homme violent, colérique, impulsif, impatient, auquel le spectateur aura non seulement du mal à s'identifier, mais aussi à trouver des excuses. Difficile du coup de compatir et de partager les coups du destin avec lui, que se soit le suicide de son frère (un modèle pour lui), la mort de ses coéquipiers ou la liaison de sa femme.

A éviter de réellement développer les autres personnages, tout comme l'entourage direct de Vallanzasca (la femme et le fils sont rapidement évacués), Michele Placido rate pour une fois son coup. Il dispose pourtant d'un atout de taille: Kim Rossi Stuart. L'acteur, vu dans « Romanzo criminale », réalisateur de « Libero », ne démérite pas dans son interprétation, réussissant à communiquer la folie intérieure de cet homme, qui n'hésite pas à se taillader le torse pour voir son fils, à avaler des clous pour être transféré à l'hôpital de la prison, ou encore à déclarer une guerre ultra-violente à un clan rival.

Mais le scénario paraît bien banal, alignant les braquages, ne captive pas, même s'il décrit les erreurs de l'homme et de sa bande, dans toute leur mégalomanie, d'un mauvais contrôle de police, à son frère qui pète les plomb et enclenche une fusillade, jusqu'au casse raté des taxes de Milan. Le basculement dans les prises d'otages ne convainc pas non plus. Mais le film réussit cependant à susciter l'intérêt dans sa dernière partie, une fois l'année 81 atteinte et l'homme emprisonné. Quelques scènes de pure comédie, surprenantes, viennent alors égayer la noirceur du récit, dont le fameux mariage avec une fan de prisonnier, volontairement médiatisé. Vallanzasca est alors le Roi en prison, où il se fait des amis de ses anciens ennemis. Mais il est alors déjà trop tard pour redresser la barre, qu'il s'agisse du film ou du personnage. Comme il le dit lui-même, il n'est « pas une mauvaise personne... [il a] juste le coté sombre plus développé [que les autres].

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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