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LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS

Un film de Saverio Costanzo

CONTRE: Niveau -2 - Chaotique

Michela pousse des cris aigus à l'importe quel moment. Alice est une petite championne de ski, que son père a tendance à pousser de plus en plus. Mathias, lui, est un garçon intelligent, mais très sauvage. Mathias et Alice deviendront des enfants, puis des ados difficiles, pourtant conscients de l'isolement dans lequel ils s'enferment peu à peu, vis à vis d'une société qui ne les comprend pas...

"La solitudine dei numero primi" de Saverio Costanzo était le dernier des quatre films italiens présentés en compétition au Festival de Venise de 2010, et l'on se demande bien ce qu'il pouvait faire dans cette section. Film puzzle construit autour de trois personnages (Alice, Mattia et Michela), cette "solitude des nombres premiers" parabole évidente pour désigner des marginaux traumatisés, disposant cependant d'aptitudes particulières, souffre de sa propre construction qui fait se rejoindre les deux destins de Mattia et Alice, qui n'ont finalement pas grand chose à voir l'un avec l'autre. Entre les quatre années où se déroule l'histoire, 1984, 1991, 1998 et 2008, les aller-retour sont incessants, brouillant autant les pistes qu'éclaircissant les liens entre les deux principaux personnages.

Malheureusement, tout est ici nivelé, comme raboté à un même niveau d'importance et du coup d'émotion, des brimades les plus courantes aux pires pertes, et monté en épingle à la façon d'un mauvais thriller. Les mises en parallèle sont des plus maladroites, atténuant par là même les drames qui constituent les secrets (de Polichinelle) de l'histoire. Il suffit par exemple d'écouter la musique techno du mariage, qui contraste avec le drame en train de se jouer par ailleurs dans un parc.

L'insupportable et le ridicule sont vite atteints, entre une musique « bontempi » bien peu appropriée, des images inutiles pour faire du beau (le tunnel gris huileux, le labo photo rouge vif, les buissons de l'affiche), des sauts dans le temps plus que chaotiques, des incohérences (la photographe du mariage, pas vraiment impliquée), une même actrice qui joue le même rôle avec dix ans d'écart et pas une once d'évolution, voire sur la fin de la symbolique poids lourd (la traversée de buissons dans l'appartement de la fille). En bref, un montage maladroit, un déséquilibre dans l'importance des histoires, des traumatismes dignes de la collection Arlequin, font de ce film l'un des pires de cette année 2011.

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