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DANS LA BRUME ÉLECTRIQUE

Un film de Bertrand Tavernier
 

2ème avis : Une dimension quasi légendaire

Dave Robicheaux est policier à New Iberia en Louisiane. Une ville à l’activité plutôt incertaine, dans une nature luxuriante au potentiel autant paisible qu’hostile. Lorsque le corps d’une prostituée est retrouvé sans vie, l’enquête commence. A cela s’ajoute un comédien sur un tournage de film qui fait part au policier d’un squelette retrouvé dans les marais. Puis le souvenir d’un meurtre d’un prisonnier noir dont a été témoin Robicheaux dans son enfance revient le hanter. Parviendra-t-il à faire face à tout cela?

L’icône cinématographique, Bertrand Tavernier, nous fait voyager en Louisiane à travers sa dernière œuvre : "Dans la brume électrique", qui retrace l’enquête d’un détective américain, Dave Robicheaux (Tommy Lee Jones). Celui-ci est à la recherche d’un tueur en série s’attaquant aux jeunes filles. Il rencontre une vedette de cinéma, Elrod Sykes (Peter Sarsgaard), qui lui certifie avoir aperçu des ossements humains enchaînés, lors d’un tournage financé par le chef de la mafia, Juluis Balboni (John Goodman). Cette nouvelle fait resurgir en lui des souvenirs enfouis.

Après son dernier succès "Holy Lola", en 2004, Bertrand Tavernier vient d'être récompensé au Festival du film policier de Beaune, à juste titre, pour sa nouvelle réalisation, à la fois sentimentale et criminelle, thème qu’il n’avait jusque là jamais abordé. Un film à l’intrigue policière peu commune et bien moins traditionnelle et ennuyeuse que les thrillers les plus modernes.

En effet, le scénario est travaillé à la lettre par le romancier lui-même : James Lee Burke. On retrouve un certain côté Lynchien à mélanger le rêve de la réalité, tout en restant dans la même subjectivité afin de faire un fin plus lyrique qu’explicatif ; bref une incompréhension bien intégrée, qui donne une part de mystère supplémentaire tant à l’histoire qu’aux personnages remarquables.

Tavernier a tout de même réussi à intégrer son esprit critique fulgurant présent dans ses anciennes productions (thèmes du racisme….). Chaque personnage incarne à merveille un trait de bravoure ou de fuite à travers le caractère américain ayant subi Katarina : certains notamment, s’enrichissent à leur guise. L’association franco-américaine a été accueillie plus ouvertement par le cinéaste lui-même que par ses hôtes, ces derniers ayant des penchants très protecteurs en paradoxe à leurs coutumes habituelles quelque peu dévastatrices.

Des plans fluides donnent un mouvement au film, ainsi qu’un certain rythme qui tient de la mélodie (la country sert de fond musical majoritaire au film). Une inspiration communautaire à tout points, un attachement à la région, une adaptation exquise et des acteurs dans la fleur de l’âge mais qui ont conservé leur aura, donnent à ce chef-d’œuvre une dimension quasi légendaire.

Romane Kugel

Lycée Saint-ExupéryEnvoyer un message au rédacteur

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