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LE BON, LA BRUTE ET LE CINGLÉ

Un film de Kim Jee-woon

Prenez-en plein les yeux et surtout plein les oreilles !

Une carte au trésor est l’objet de convoitise du Bon, de la Brute et du Cinglé, mais aussi de la bande des trois royaumes et de l’armée japonaise… Une course poursuite infernale et sanglante va ainsi s’engager à travers la Mandchourie des années 30…

Voici venu sur nos écrans le film le plus attendu du cinéma coréen : tous les ingrédients sont réunis pour mettre l’eau à la bouche d’un homme en souffrance dans le désert : le western à la sauce orientale, un budget à la note salée qui en fait le film le plus cher de Corée, neuf mois de tournage déments, les trois plus belles têtes d’affiches coréennes, de l’action et de l’humour à tire-larigot et un réalisateur qui a déjà fait ses preuves avec « Deux sœurs » et « A bittersweet life ». Il est donc d’autant plus frustrant que ce menu alléchant ne donne pas entière satisfaction.

Pourtant, ne vous méprenez pas, « Le bon, la brute et le cinglé » est un bon film qui mettra sur orbite les passionnés d’action asiatique et de western et qui rêvaient que les deux genres soient cuisinés ensemble, à la sauce très piquante. Car c’est un feu d’artifice de 2 heures qui nous est offert. L’action est bel et bien le maître mot de ce film. La presque totalité des dialogues s’argumente à coup de fusil ou de revolver. Mais quand ça se tire dessus pendant dix minutes et que nos héros n’ont toujours pas rechargé leurs munitions on se dit qu’ils abusent un peu, tout comme quand ils arrivent à tuer leurs adversaires à 500 mètres d’où ils se trouvent alors qu’ils sont incapables d’atteindre leurs cibles à 5 mètres. Bref, mieux vaut ne pas être trop à cheval sur la crédibilité des scènes de combats pour apprécier un film qui n’est composé QUE de scènes de combats !

D’ailleurs, force est de constater que certaines séquences sont redoutablement efficaces (notamment celle du train et de la grand-mère - qui au passage devrait vite jouer au loto vu le cul bordé de nouilles qu’elle a !). La réalisation de Kim Jee-woon est du plus bel effet quand il s’agit de filmer des courses poursuites entre chevaux, tanks et moto. Visuellement, le film est très réussi, à la fois moderne et classique, le tout baignant dans une Mandchourie des années trente joliment reconstituée. Dommage seulement que la bande-son soit si forte, nos tympans prennent tellement de décibels qu'on en vient à se demander si le cinéma où on est installé ne s'est pas trompé dans le volume du son !

Les trois acteurs principaux se régalent visiblement de ces boums-badaboums (et, pour la petite histoire, il paraîtrait qu’aucun acteur n’a eu recours à une doublure pour les scènes d’action) ! Le trio du film vaut son pesant de grains de riz. Les personnalités de chacun sont en outre bien plus complexes que ne le suggère le titre du film. Kim Jee-woon et son co-scénariste Kim Min-suk nous ont mijoté une salade composée dont on ne découvrira la totalité des ingrédients qu’à la fin de la dégustation. En effet, plus l’histoire avance, plus on se demande si le bon, la brute et le cinglé sont bien ceux qui nous sont présentés comme tels.

Le film gagne donc le pari du bon divertissement malgré sa surenchère de cascades-bagarres-fusillades, qui après nous avoir un temps excités, commencent rapidement à nous excéder. La faute à un scénario finalement trop convenu qui aurait gagné à dépasser le simple jeu du chat et de la souris.

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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