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LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON

Un film de Julian Schnabel

Percutant

Jean Dominique Bauby, rédacteur en chef d’Elle ouvre les yeux après avoir subit une attaque cérébrale. Il découvre peu à peu qu’il est totalement paralysé et n’a plus désormais que l’usage de la vue…

Julian Schnabl, peintre et cinéaste déjà auteur du remarqué « Basquiat » se penche sur le destin tragique et peu ordinaire d'un homme atteint du locked-in syndrome. Ne pouvant plus communiquer avec le monde que par des clignements d'oeil, il réussira à écrire un livre, son histoire, mise en image ici. Le film commence par une série de scènes éprouvantes d'une manière physique, correspodant à l'éveil de l'accidenté cardiaque. Filmée en caméra subjective, elle procure au spectateur une sensation d'enfermement plutôt réussie, par touches d'images à la netteté partielle doublées de bruits organiques du type battements de coeur et de commentaires incrédules et acides de Mathieu Amalric, patient bien patient.

Si le film restranscrit aisément l'involontaire cruauté des membres de l'équipe médicale (voire Patrick Chesnais à l'humour douteux) comme de la proche famille, il montre également l'effroi du patient lui même confronté par exemple à l'obturation d'une paupière visant à protéger un oeil malade. De manière simple, il introduit le système de communication entre l'orthophoniste et lui, offrant de nombreuses scènes de dictée un rien rébarbatives à la longue. Heureusement, de nombreux flash backs viennent illustrer la vie perdue de l'homme, que l'on voit finalement peu.

Comme « Jean Do » lui même, on s'habitue doucement à son physique devenu torturé, Schnabel nous montrant d'abord son visage dans un reflet récurrent. Puis vient l'ouverture au travers de ces balades en fauteuils et la perspective profonde de cette terrasse ensoleillée sur laquelle il va revoir un à un ses proches. Si la fin concernant la parution du livre aurait pu éviter les citations de critiques favorables, l'émotion pointe son nez au travers des scènes impliquant la maîtresse, restée à distance, et l'ex-femme. Et cela donne une magnifique scène de conversation téléphonique, durant laquelle la femme joue les médiateurs, qui fait vite oublier tout petit écart sentimentaliste.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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