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NACIDO Y CRIADO

Un film de Pablo Trapero

Plongeon au cœur d’une âme meurtrie par la culpabilité

Santiago mène une vie agréable et aisée. Une tragédie, un accident de voiture, détruit sa famille. Il réapparaît méconnaissable dans un aéroport de Patagonie. Tourmenté par les fantômes de son passé, il tente de se réconcilier avec le présent…

Santiago (Guillermo Pfening) a tout pour être heureux, une femme ravissante (Martina Gusman), une fille adorable, de l’argent, plein de projets…Les vingt premières minutes du film montrent le bonheur de cette famille bobo à qui tout réussi. Un bonheur qui va s’effondrer le jour où sa voiture s’écrase dans le décor avec sa femme et sa fille à bord. Là débute la descente aux enfers. Quand la lumière réapparaît, nous sommes en Patagonie, dans un petit village perdu au milieu de nulle part où vivent une poignée d’habitants. Un paysage époustouflant, de magnifiques montagnes à perte de vue et un climat rude. Un endroit désert où il va pouvoir se retrouver et renaître, d’où le titre : Nacido y Criado. Un Santiago, méconnaissable, qui a choisi un décor en harmonie avec son âme : désolée et vide. Refusant d’admettre l’insoutenable, il va tenter de survivre !

Une vie rythmée par un boulot dans l’unique aéroport de la région, des journées chasse et des soirées alcoolisées. En proie à ce sentiment de culpabilité, se sentant tel un meurtrier, responsable de l’accident, il va devoir lutter contre ses hallucinations, ses insomnies et ses cauchemars. Un Voyage violent vers une réconciliation avec son passé, guidé par Roberto (Federico Esquerro), jeune homme vivotant de chasse et de petits boulots et Cocique (Tomas Lipan), vieil Indien. Les petits bonheurs et les malheurs de ses camarades fonctionnent comme des preuves et contre preuves et finiront par faire évoluer Santiago vers une paix intérieure. Des scènes brutales certes, mais réalistes qui s’avèreront positives et pleines d’espoirs. Après « El Bonaerense » (2002) et « Voyage en famille » (2004), Pablo Trapero nous offre une œuvre vraie où il sonde la profondeur et la douleur, et démontre l’impuissance de l’homme qui veut toujours tout maîtriser. Un film sur la descente en enfer dans son propre intérieur, où le réalisateur réussi avec brio à rendre agréable et émouvante cette quête difficile et austère qu’est celle du bonheur.

Lisa AllardEnvoyer un message au rédacteur

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