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LA FLUTE ENCHANTEE

Un film de Kenneth Branagh

De belles envolées

A la veille de la Première Guerre mondiale, Tamino, en quête d'amour, de paix et de lumière, s'engage dans un dangereux périple. En compagnie de ses hommes paralysés par l'angoisse, il attend l'ordre de partir au combat. Au cours du chaos qui s'ensuit, Tamino se retrouve projeté dans un univers crépusculaire, entre rêve et cauchemar, où trois infirmières militaires lui sauvent la vie...

Kenneth Branagh était resté silencieux depuis son "Peines d'amours perdues", adaptation de Shakespeare, certes très théâtrale, mais mêlant astucieusement textes en vers, chansons classiques des années 30 à 50, et décors et costumes des années 30. Après avoir fait uniquement l'acteur pendant quelques années, le voici de retour derrière la caméra. Il rend cette fois-ci hommage à Mozart en cette année anniversaire, en adaptant son opéra le plus connu: "La flûte enchantée". Et sous sa baguette naît un film magique, visuellement superbe où les effets spéciaux créent une vision du front intéressante et surréaliste dans un monde relevant à la fois du médiéval et des années 30, aux coloris très riches.

Malgré la statique d'un des interprètes au charisme pourtant important (le supposé "méchant" seigneur Sarastro), son opéra est bien plus que mis en images. La magie et la poésie sont bien présents, Branagh sachant toujours insuffler un humour bienvenu, ici par une gestuelle parfois proche du cinéma muet, et surtout par la virtuosité de ses mouvements de caméra ou effets de foules. Quelques scènes nous emportent littéralement dans un autre monde, lorsque le messager parcoure les tranchées ou quand la reine virevolte dans le ciel. Les décors participent aussi de la fantaisie qui apparaît nécessaire dans un monde soumis à la violence: des lèvres géantes et rouges flottent dans les airs, au dessus d'un champs d'un vert éblouissant. Le contraste visuel est saisissant.

Si les dialogues par moments sont parfois durs à suivre même avec les sous-titres, on pourra aussi se laisser aller à apprécier simplement la musique, en saisissant uniquement l'essentiel des situations dramatiques. Le plaisir n'en sera nullement diminué tant la mise en scène de Branagh est somptueuse et inventive.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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