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LE DAHLIA NOIR

Un film de Brian De Palma

Aaron écarte Hartnett dans une super(be) production signée De Palma.

Dans les années 40, à Los Angeles, les inspecteurs Lee Blanchard et Bucky Bleichert s’attaquent à une affaire de meurtre particulièrement difficile : une starlette ambitieuse, Betty Ann Short a été retrouvée atrocement mutilée…

Le « dahlia noir », bel oxymore qui semble prédire toute la complexité d’une histoire écrite par James Ellroy, auteur américain, qui s’est inspiré d’un fait divers réel intervenu dans une Amérique sombre des années 40. Un fait divers qui fait ressurgir chez Ellroy le plus douloureux souvenir de son existence : le meurtre de sa propre mère, un fait qui l’a profondément marqué et qu’il tente finalement d’exorciser à travers son roman fleuve et noir.

Après être passé entre les mains de David Fincher (« Seven ») pour la réalisation et Mark Wahlberg (« La Planète des singes ») pour le jeu, le projet se retrouve chez Brian De Palma qui, voyant comment un autre roman d’Ellroy, « L.A. Confidential », peut être brillamment retranscrit sur grand écran, se prend à rêver d’une adaptation du « Dahlia noir » au cinéma.
Et le résultat est époustouflant. Avec les années, on en était venu à se demander où le grand De Palma, celui de « Carrie », « Body double » ou encore « Scarface », était passé. Avec ce « Dahlia noir », on réalise qu’un bon scénario associé à sa brillante réalisation peut faire de vraies étincelles. Il renoue avec l’esprit des « Incorruptibles », notamment à travers de grandes scènes d’action et avec ce parfum « années 40 » qui plane tout au long du film tant la reconstitution est impeccable.

De Palma réalise un polar exaltant où on suit Josh Hartnett, Aaron Eckhart, Hilary Swank et Scarlett Johansson, excusez du peu, dans une histoire riche en suspens, casse-tête et révélations qui en dérouteront plus d’un. Mais il suffit d’être attentif et concentré (ou d’avoir lu le roman d’Ellroy !) pour se laisser happer par cette machination dont la belle Mia Kirshner est la principale victime. En troublante jeune fleur trop vite fanée, elle supplante ses deux partenaires, la trop « lys » Johansson et la vénéneuse Swank.

A leurs côtés, deux hommes, robustes, rivalisent sur les plans professionnel et personnel. Et si c’est à travers les yeux d’Hartnett que l’on suit le fil de l’histoire, le duel tourne à l’avantage d’Eckhart qui impose sa stature et son aura. Une distribution impeccable au service d’un film qu’on aura forcément aimé un peu, beaucoup, passionnément voire à la folie.

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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