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DOOM

Un film de Andrzej Bartkowiak

Les « monsters » sont au fond du couloir à gauche…

Quand une « troupe » d’élite arrive sur la planète Mars afin de comprendre la disparition d’un camp entier de scientifiques, et quand ces même soldats se retrouvent face à de terrifiantes créatures, il ne reste qu’une seule solution, le démastiquage à grande échelle, ceci avec l’aide de fusils d’assaut plus expressifs que la plupart de ces soldats…

Amateur de cinéma tranquille et expressif passe ton chemin ! Seuls ici les « hardcore gamer » peuvent rester, encore uniquement ceux qui ont les yeux qui clignotent face à un fusil BFG, et qui n’attendent que le passage bref devant leurs pupilles de créatures toutes les plus horribles les unes que les autres. Car cette adaptation en est une réelle et totale. D’abord dans le design général, dans ces longs couloirs à explorer, dans les créatures croisées, dans les armes utilisées, puis dans cette esprit bien bourrin mais bien fun qui caractérise le jeu vidéo Doom.

Car autant qu’un touriste japonais lisant son plan à l’envers dans le métro parisien, nos gentils troufions se cherchent dans des recoins mal éclairés, tombant plus souvent sur des contrôleurs… pardon sur des monstres qui ne cherchent qu’à les bouffer (tiens ça me rappelle un vieux film pas terrible datant de 1979 avec une femme comme héroïne !!). Et c’est le principe même du jeu, que les « scénaristes » (oh la bonne blague), retranscrivent à l’écran, avec un réalisateur qui se sert parfaitement des éclairages et autres surprises techniques afin d’assurer le spectacle.

Encore que le film tarde vraiment à démarrer, laissant le temps au réalisateur de présenter les personnages principaux (ça, ça va !) et de développer les ressorts psychologique (à mourir de rire !), car au bout de 45 minutes seulement, on entre dans le vif du sujet. Alors tout s’accélère, et les disputes entre personnages font place à du bal trap au fusil laser. En plus les scénaristes ont eu la délicate et sympathique idée de placer 5 minutes de déambulations dans les couloirs en prises de vue subjectives, plaçant directement le spectateur dans la peau du joueur. C’est drôle, certes inutile, mais bluffant.

Côté casting, les acteurs choisis pour ce film conviennent parfaitement. Comment ne pas apprécier le regard de The rock et son œil torve qui illumine la caméra ? Comment ne pas apprécier la mine déconfite en permanence de Karl Urban ? On se délecte de ces grands numéros, nous autres spectateurs, admirateurs du beau jeu et de la performance d’acteur. Les créatures et les armes ne sont pas en reste, encore qu’il en manque un chouya, comme si ces monstres et les blasters se cachaient un petit peu trop, ceci malgré des effets spéciaux très réussis.

En fin de compte un film sympathique, bourré de défauts, mais qui réussit là on ne l’attend pas, c'est-à-dire à retranscrire le jeu vidéo dont il est « tiré » si j’ose dire. Efficace certes, mais on peut se demander si ces adaptations de jeu vidéo en film sont bien nécessaires, et notamment où est la finalité de ces scénarios qui ne se construisent que dans l’interaction avec un spectateur déjà imbibé de sensation ?

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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