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Festival Lumière 2015 : Quotidienne Jour 6

18 octobre 2015

Le samedi, le cinéma, c'est surtout la nuit

Après la grande soirée de vendredi, les esprits se sont calmés un peu avec la poursuite du programme de cette édition 2015. Un calme, relatif, qui aura permis aux festivaliers d'être en pleine forme pour entamer la désormais fameuse nuit du cinéma. Cette année, l'Institut a décidé de mettre à l'honneur un genre souvent boudé du grand public : le film d'horreur/épouvante. Avec une sélection parfaite pour les novices comme pour les grands aficionados, la soirée s'est déroulée, comme chaque année, dans l'euphorie générale. Quatre films ont donc été projetés devant un public de plus en plus réduit au fil de la nuit.

Le premier fut le grand classique de John Carpenter : "The Thing". Les ingrédients sont simples, un peu de tension saupoudrée de gore et d'explosions le tout enrobé d'une touche de science-fiction. Avec un Kurt Russell au top, le réalisateur nous livre un récit prenant, qui nous fait haleter jusqu'au bout en nous plongeant progressivement dans la paranoïa des protagonistes. On craint cette chose comme elle craint le feu et le questionnement pourchassera les spectateurs même après le film, cette conclusion ouverte nous laissant horriblement sur notre faim/fin.

Un hommage au grand Christopher Lee fut projeté à la suite. Une belle vidéo pour celui qui restera Dracula (entre autres) dans le c?ur des cinéphiles. Il fut suivit par un autre monument d'un maître du genre : "Night of the living-dead" de Georges A. Romero. Le surjeu de certains acteurs et les effets spéciaux rudimentaires du film n'ont pas manqué de faire rire une partie du public, mais il faut remette cette ?uvre dans son contexte. Ce long-métrage est sorti en 1968 de manière indépendante des grands studios hollywoodiens. Ayant peu de budget, l'équipe était donc limitée sur les effets, de plus, par son scénario et sa mise en scène, ce film reste une référence, voire le modèle du genre. La place des médias pour montrer que le monde existe toujours, les réactions des protagonistes ou encore le comportement des zombies, beaucoup de ces codes se retrouvent dans de nombreuses productions modernes. Et cette ironie cruelle à la fin, qui nous prend totalement a revers, fait de ce film un passage obligatoire pour tout amoureux du film de zombie en particulier, et d'horreur en générale.

Un deuxième hommage fut rendu ensuite au réalisateur américain Wes Craven, récemment disparu, avec un montage de plusieurs morceaux de ses films les plus cultes. Juste assez pour préparer moralement les spectateurs à la prochaine projection, celle de "Insidious" de James Wan. Plus récent que les deux films précédents, c'est celui qui effraiera le plus le public. Jouant sur des musiques un peu trop insistantes sur les moments sensés surprendre, il a su tenir sous pression les personnes encore présentes. Il s'appuie néanmoins sur des démons aux maquillages minimalistes et des moments proches du burlesque, qui parviennent, tout de même, à nous effrayer, le temps d'une seconde. Bien qu'il n'empêche pas de dormir, le film avait donc toute sa place dans ce programme nocturne.

Et pour conclure, "Evil Dead" de Sam Raimi fut projeté. Totalement différent, il s'inscrit plus dans la lignée de ces films si mauvais qu'ils en deviennent cultes. On pourrait y voir un mélange entre un projet d'étudiants et un métrage de série Z. Les acteurs et le réalisateur en font des tonnes, mais on en redemande. Le gore ne dérange plus, les grincements de portes de 20 secondes nous paraissent normaux et le manque de réaction des protagonistes nous fait avoir un sourire plus attendrissant que moqueur (enfin... si on peut trouver une scène de démembrement attendrissant !). En tout cas, cette conclusion a tout du plaisir coupable que l'on regarde entre amis. Et la Nuit de la Peur, c'est un peu ça aussi.

Quentin Chirol Envoyer un message au rédacteur