Festival du Film d'animation - Annecy 2016 : Jour 1 - un réjouissant chat mal élevé et une souris bien décevante

Petit tour du côté du Hors compétition pour cette première soirée avec deux films très inégaux, aussi bien du point de vue recherche graphique qu'au niveau de l'intérêt de l'intrigue. Deux films mettant en scène des animaux, l'un étant supposé malin, une souris, l'autre, un chat, s'avérant redoutablement roublard et mal élevé.

Commençons par le plus décevant des deux, une production japonaise portant le nom de son héros, « Gamba », une souris des villes souhaitant découvrir l'océan et embarquée par sa fougue irrépressible dans l'entreprise de sauvetage de toute une communauté de congénères pris au piège sur une île. L'animation en images de synthèses fait le minimum au niveau du réalisme (le travail sur les pelages est quasi inexistant), quant aux personnages ils sont affublés d'étranges caractéristiques (comme les yeux luminescents) qui, s'ils semblent revêtir un sens sur le tard, paraissent tout de même bien peu compréhensible. Mais le pire dans le fond est cette sensation pénible que chaque dialogue est déclamé lentement, sciemment séparé de ceux des autres personnages, histoire que le plus inattentif des gamins puisse comprendre sens et messages.

Venu tout droit de Turquie, c'est finalement le « Bad cat » et ses acolytes pigeon et rat qui offriront un premier grand éclat de rire au festival. Avec une scène d'ouverture plutôt crue dont l'action se situe dans des toilettes, le ton est donné d'emblée : nous voici en face d'un bad boy, irrévérencieux et grande gueule, et qui n'a pas la langue dans sa poche. Le scènes de baston sont techniquement maîtrisées et offrent de véritables morceaux de bravoures, quant au voyage proposé dans une ville aux détails travaillés, il invite dans un univers urbain dégradé où c'est chacun pour soi. Osé et étonnement touchant « Bad cat » est la première surprise de ce festival.