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Festival de Venise 2022 : Isabelle Huppert de victime en accusée dans l’efficace "La syndicaliste"

3 septembre 2022
Festival de Venise 2022 Impression 04 La syndicaliste horizontale
© 2022 Guy Ferrandis - Le Bureau Films, Fourni par la Biennale de Venise

Orizzonti
LA SYNDICALISTE
de Jean Paul Salomé
avec Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, Marina Foïs, Yvan Attal, François-Xavier Demaison, Pierre Deladonchamps...

Notre première impression sur le film :

Isabelle Huppert retrouve Jean Paul Salomé deux ans après l’excellente comédie "La Daronne", où elle interprétait une traductrice des stups s'improvisant baronne de la drogue. Inspiré de faits réels, "La Syndicaliste" tente de faire le portrait de Maureen Kearney, déléguée de la CFDT chez Areva, qui fut agressée violemment à son domicile en 2012, alors qu’elle tentait d’alerter les députés sur un dangereux deal pour l'emploi dans sa boîte. Retrouvée ligotée à une chaise, un "A" gravé sur son ventre et le manche d’un couteau planté dans le sexe, c’est avant tout au processus de persécution de cette femme que s'intéresse le scénario adapté de l’essai de Caroline Michel Aguirre, journaliste, responsable du service d’investigation de L’Obs, qui a suivi l’affaire. Faisant globalement froid dans le dos, ce récit n’hésite nullement à nommer les personnes impliquées dans cette trouble affaire, en lien avec la préparation d’un contrat entre EDF et la Chine, impliquant du transfert de technologie et pouvant signer la mort d’Areva.

Sous tension en permanence, le récit, qui se divise entre l’avant et l’après agression, moment pivot évoqué par un coup de fil de la femme de ménage et quelques courtes scènes au début du métrage, s’attache à montrer les jeux de pouvoirs, le peu de considération des politiques et patrons pour les employés comme les syndicats, les appuis défaillants, et les diverses manipulations qui ont menées au démantèlement du fleuron du nucléaire civil français, Areva. En ces temps où le prix de l’électricité explose (multiplié par 10 en quelques mois), et où l’on parle de souveraineté économique, la chaîne de responsabilités est d’ici d’autant plus effrayante. Isabelle Huppert quant à elle est une nouvelle fois impressionnante dans le rôle d’une femme dont la force et le caractère réfléchi, on fait d’elle une potentielle « mauvaise victime ».

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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