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Festival de Venise 2022 : "Bardo", quand Iñárritu mêle brillamment intime et politique

2 septembre 2022
Festival de Venise 2022 Impression 03 Bardo fausse chronique de quelques vérités
© Netflix, Fourni par la Biennale de Venise

Compétition
BARDO, Fausse chronique de quelques vérités
(Bardo, Falsa cronica de unas cuantas verdades)
de Alejandro González Iñárritu
avec Daniel Giménez Cacho, Griselda Siciliani, Ximena Lamadrid, Iker Sanchez Solano, Andrés Almeida, Francisco Rubio...

Notre première impression sur le film :

Alejangro González Iñárritu était forcément attendu avec impatience pour son nouveau film, lui qui fut absent du grand écran depuis 7 ans et la sortie du palpitant western "The Revenant" avec Leonardo Di Caprio. Il nous livre ici un récit plus intime, produit par Netflix, abordant le vieillissement et le poids du passé, des racines comme de la renommée, au travers des semaines qui précèdent la remise d’un prestigieux prix à un journaliste mexicain, Silverio Gama, partageant sa vie entre États Unis et Mexico. "Bardo" se présente comme un rêve éveillé, où les évocations du passé prennent place avec des personnages surgissant dans des moments d’aujourd’hui, où les divagations sur son documentaire s’intercalent avec le présent, et où de petites distorsions rendent la réalité plus belle ou plus triste.

Le film s’avère politique sous de nombreux aspects, qu’il s’agisse de l’impérialisme américain, des questions de nationalité et de protectionnisme (la scène de passage de la douane à l’aéroport de Los Angeles est très impactante...), de la nature fabriquée de l’Histoire, de l’agonie d’un pays où disparaissent des milliers de gens, mais aussi de la relation de la télévision aux sponsors, ou de la méfiance envers les informations. Teinté d’une certaine nostalgie, c’est par l’intrusion d’éléments décalés (des dialogues qui alternent de la pensée aux paroles, une disproportion dans la taille du personnage face à son père...) et par de amples plans séquences à l’impresionnante maîtrise que Iñárritu parvient à créer le trouble ou l’émotion. On a comme la sensation de voyager dans l’âme de son personnage, à la mémoire sélective, donnant à voir une certaine forme d’apaisement. Et la caméra qui divague, au grès de ses pensées ou souvenirs, mélangés au présent, évoque avec douceur drames, disparitions mais aussi fusion et amour. Un trip inoubliable, qui vous reste accroché au cœur bien après la projection.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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