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Festival de Sarlat 2021 : Jour 1 - "La vraie famille", "Poulet frites", "Sentinelle Sud" et "Sweat"

12 novembre 2021
Festival Sarlat 2021 Jour 1 Sweat
© Lava Films

Le festival du film de Sarlat s’est donc ouvert ce mardi soir avec la présentation du bouleversant "La vraie famille", porté par une impressionnant Mélanie Thierry. Interprétant une mère ne pouvant concevoir le départ de l’enfant qu’elle a eu en charge pendant plusieurs années, malgré le contrat qu’elle a passé avec l’institution (justice comme services sociaux) qui ont fait de son foyer une famille d’accueil, ce subtil film scrute son comportement de plus en plus ambivalent alors qu’elle refuse d’admettre la vérité.

L’équipe de Striptease en pleine forme avec "Poulet Frites"

Ils ne souhaitent pas que l’on qualifie leur film de documentaire. Monté pourtant à partir d’une centaine d’heures de rushs d’une véritable affaire datant dune vingtaine d’années, "Poulet frites" est un film de 1h40 qui suit une équipe d’enquêteurs et une juge dans une affaire de femme egorgée, le principal suspect étant son ex compagnon... un boucher. La réalité semble en effet ici dépasser la fiction, le puzzle se reconstituant peu à peu, au fil d’une enquête aux multiples rebondissements, où l’humanité des personnes composant l’institution comme celle de l’accusé est mise en avant en permanence. On rit jaune, on se prend au suspense, on est surpris en permanence et la signification du titre vient sur le tard, tordante.

Niels Scheinder en soldat perturbé dans "Sentinelle Sud"

Film présenté dans la section Jeunes regards, "Sentinelle sud" ne parvient pas totalement à convaincre. Avec son intrigue qui mêle portraits de jeunes soldats revenus d’Afghanistan après être tombés dans une embuscade, et petits trafics avec d’inquiétants gitans, c’est surtout dans les dialogues que se situe le problème du film. Trop écrits pour sembler naturels, porteurs de trop de sens ou de messages, ils viennent nous faire régulièrement sortir du récit, nous relèguant en spectateurs du jeu d’interprètes tentant de rendre crédible des postures parfois intenables. Dommage, car l’idée de faire de Denis Lavant un inquiétant militaire était plutôt plaisante.

La solitude de l’instagraneuse dans "Sweat"

Initialement estampillé Sélection Cannes 2020, "Sweat" est une coproduction suédo-polonaise dont l’action se déroule en Pologne, où l’on suit une jeune prof de fitness, aux prises avec non pas l’influence des réseaux sociaux comme dans "Arthur Rambo" de Laurent Cantet, également présenté à Sarlat, mais avec la solitude grandissante qu’elle ressent alors que ceux-ci lui fournissent quelques 600 000 admirateurs-suiveurs. Empruntant des chemins psychologiques complexes, le scénario pousse le personnage dans ses retranchements, faisant se craqueler progressivement la façade de bonheur permanent du personnage, par quelques rencontres déstabilisant aussi une routine bien huilée faite de placements de produits et de posts intimes. La mise en scène trouve d’ailleurs quelques dispositifs originaux pour traduire le rythme imposé à la jeune femme, comme sa déstabilisation progressive.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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