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Festival de Cannes 2025 : trop plein de sujets pour le tranchant "Eddington"

Compétition
EDDINGTON
de Ari Aster
avec Joaquin Phoenix, Pedro Pascal, Luke Grimes, Deirdre O'Connell, Austin Butler, Emma Stone, Micheal Ward...
Notre premier avis sur le film "Eddington" :
Sans doute l’un des films les plus attendus de cette compétition 2025, "Eddington", nouveau long d’Ari Aster ("Hérédité", "Midsommar", "Beau is Afraid") n’aura sans doute pas que des supporters. En effet, ce récit d’une rivalité entre un shérif borné (Joaquin Phœnix) et un maire pas si scrupuleux (Pedro Pascal), met plus d’une heure quinze à rentrer dans le vif du sujet, en opérant un basculement soudain qui ne surprendra guère les aficionados du réalisateur. Du coup ce qui était au début un tendu récit satirique teinté d’arrière plan politique, avec comme enjeu initial le port du masque (l’action se situe en juin 2020), amuse un temps, par l’égoïsme crasse du shérif et le caractère faussement zen d’un maire affairiste.
Après une première demi-heure intrigante, l’ensemble s’enlise quelque peu dans son imbroglio de complotismes divers, de réfractaires à l’ordre public, de rivalités entre polices voisines, de rancoeurs ancestrales ou de racisme ordinaire, dressant tout de même un portrait au vitriol d’une Amérique plus que jamais divisée et où l'agressivité l'emporte sur tout dialogue. Après un virage soudain, permettant à la violence latente de s’exprimer pleinement, Ari Aster donne ensuite dans la surenchère de rebondissements, faisant intervenir des forces jusque là absentes de ce western contemporain, qui en utilise les codes. Voulant traiter d’un peu tous les sujets qui divisent, la petite ville d’ "Eddington" devient un condensé certes tranchant mais un peu long d’États Unis malades de leur incapacité à faire société.