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Festival de Cannes 2025 : "Sirat", fascinante onde de choc

Compétition
SIRAT
de Oliver Laxe
avec Sergi López, Bruno Núñez, Jade Oukid, Tonin Janvier, Richard Bellamy...
Notre premier avis sur le film "Sirat" :
Vibrations, bourdonnements, basses soutenues, la bande originale et l’impressionnant travail sur le son du film espagnol "Sirat", quatrième long d’Oliver Laxe ("Viendra le feu", "Mimosas"), nous plongent dans le monde des rave party et englobent cette course éperdue dans le désert. Avec en fond un monde qui va mal (des nouvelles inquiétantes d'une guerre généralisée, des colonnes de véhicules militaires qui rodent…), "Sirat" nous introduit à un groupe de marginaux et d’estropiés lancés sur les pistes marocaines, entre deux fêtes, transportant eux-mêmes des baffles synonymes d’échappée vers d’autres états du corps ou de l’esprit. À leur suite un père (Sergi Lopez), son fils et leur chienne silencieuse, qui recherchent une fille partie de la maison, dans une quête de nouvelle connexion.
Du nom du pont, dans la croyance islamique, que l’on doit traverser avant la mort, et menant vers l’enfer ou le paradis, "Sirat" est une œuvre inattendue, envoûtante et déstabilisante, qui vous emporte et vous secoue au fil des épreuves que doit franchir le convoi : route de montagne, plaine désertique, tempêtes… À l’image d’une humanité qui court à sa perte, le film fait contraster toute la beauté du monde avec la noirceur des actions humaines, emportant même les innocents. Si les personnages auraient peut être mérité un peu plus d’épaisseur, l’effroi qui nous saisit ponctuellement est à la hauteur de la beauté des lieux et de cette mise en scène, qui n'a que l'apparence de la simplicité.